Varig, transporteur
historique du Brésil, mis aux enchères pour 860 millions de dollars
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Un avion de la Varig
décolle de l’aéroport de Congonhas, le 11 avril 2006 à Sao Paulo
Transporteur historique du Brésil, la compagnie
aérienne Varig essaiera d’éviter la faillite jeudi avec la mise aux enchères
de toutes ses routes et appareils au prix minimum de 860 millions de
dollars.
Mardi, six compagnies avaient déposé les
garanties financières pour avoir accès à toutes les données sur la compagnie
aérienne endettée à hauteur de plus de 3 milliards de dollars, dont 65% dus
à des prestataires de services publics.
Le transporteur s’était placé l’an dernier sous
la protection de la loi sur les faillites.
Les intéressés au rachat sont GOL, TAM, Ocean
Air et Aero-Lob (formée par TAP et des investisseurs brésiliens de Macao),
Amadeus (système de réservation de billets) et le fond d’investissement
canadien Brooksfield représenté par le bureau d’avocats Ulhoa Canto, Rezende
e Guerra, selon la presse spécialisée mardi.
Lundi soir, le juge Luiz Roberto Ayoub qui suit
le redressement judiciaire de la compagnie a assuré que l’acheteur
n’hériterait pas des dettes de la société envers le fisc ni de celles envers
les travailleurs “pour rendre la vente plus attrayante” mais sans dire qui
paierait au final. Cette sentence peut encore être contestée, a indiqué le
service de presse de Varig à l’AFP mardi.
Début mai, les créanciers de Varig avait
approuvé la vente aux enchères au 9 juillet, date qui a été avancée au 5
juin en raison du manque de liquidités de Varig et parce qu’aucun candidat
n’a été retenu pour obtenir un prêt de la Banque nationale de développement
économique et social (BNDES) afin d’assurer la continuité des opérations de
la compagnie.
La BNDES avait autorisé début mai un prêt de
100 millions de dollars pour maintenir les opérations de la compagnie
jusqu’à la vente aux enchères.
Jeudi, les investisseurs pourront choisir entre
deux propositions: le rachat d’une société Varig Opérationnelle, comprenant
tous les actifs du groupe, les routes nationales et internationales et 52
appareils en exploitation au prix minimum de 860 M USD, ou le rachat d’une
Varig régionale comprenant simplement les lignes intérieures et 30 appareils
au prix de 700 M USD.
Dans le premier cas de figure, les dettes
seraient reprises par une société baptisée Varig Relacionamento qui
conserverait notamment les services aéroportuaires. Dans la seconde
proposition, Varig International prendrait à sa charge les dettes.
Si le prix minimum n’est pas atteint, des
enveloppes avec des options différenciées de ventes de la compagnie pourront
être ouvertes pour voir si l’une d’elle atteint la valeur souhaitée ou est
supérieure.
Les syndicats qui regroupent 10.600 employés et
les principaux créanciers ont déjà annoncé qu’ils présenteraient un recours
en justice au cas où la vente se ferait pour un prix dérisoire.
Lundi, le président de Varig, Marcelo Bottini,
a déploré le fait que les déclarations du président Lula selon lesquelles le
gouvernement n’aiderait pas une entreprise en faillite aient entraîné une
chute dans les ventes et “provoqué un préjudice de 50 millions de dollars en
avril”.
Fondée en 1927, Varig a connu son apogée dans
les années 70 mais a commencé à décliner en 1986, époque d’hyper inflation,
quand le gouvernement a gelé les tarifs aériens jusqu’en 1991. Varig réclame
en justice la compensation des pertes générées par cette politique, estimées
à deux milliards de dollars.
Autrefois leader du marché, Varig ne détient
plus qu’une part de 16,7% sur les lignes intérieures, derrière TAM et GOL,
même si elle reste la principale compagnie sur les liaisons internationales
(66,4%).