Le PDG de GM estime que les
Japonais affaiblissent artificiellement le yen
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Le Pdg de General
Motors Rick Wagoner, le 7 février 2006 à Detroit
Rick Wagoner, le PDG du premier constructeur
américain et mondial General Motors, a accusé mardi les Japonais d’affaiblir
artificiellement leur devise, le yen, pour profiter d’un avantage face à
leurs concurrents américains.
Lors de l’assemblée générale des actionnaires
de GM à Wilmington (Delaware, est), M. Wagoner a reconnu que les
constructeurs automobiles japonais étaient de “formidables concurrents”.
Mais il a aussi indiqué que lors d’une récente
réunion des ministres des Finances du G-7, dont font partie les Etats-Unis
et le Japon, alors que les participants faisaient part de leur soutien à un
système de changes libre de toute intervention, le représentant de la banque
centrale japonaise avait ensuite ajouté: “Ce n’est pas exactement ce que
nous voulons dire”, provoquant une nouvelle baisse du yen face au dollar.
“Nous n’étions pas contents”, a souligné M.
Wagoner devant les actionnaires du groupe, faisant également référence à ses
partenaires et concurrents américains Ford et Chrysler.
“Que la chose la plus importante dans un
univers concurrentiel, à savoir les mécanismes de prix, ne soit pas gérée de
manière libre par la deuxième économie mondiale est un problème auquel il
faut s’attaquer”, a-t-il dit.
La part de marché de GM aux Etats-Unis était en
mai de 23,5% pour 17,4% à Ford, 13,7% à DaimlerChrysler, 14,6% à Toyota,
8,9% à Honda et 6,4% à Nissan, selon les chiffres de la firme Autodata.
Lors de cette assemblée générale, M. Wagoner
s’est montré rassurant sur les avancées du plan de restructuration engagé
par GM. Il a indiqué que le groupe comptait atteindre le rythme de 7
milliards de dollars d’économies de coûts par an d’ici la fin de l’année, un
objectif revu à la hausse par rapport aux prévisions initiales en raison de
la bonne progression de la restructuration.
Une actionnaire de GM, Evelyn Davis, a demandé
si les 9,9% que détenait actuellement le financier américain Kirk Kerkorian
au sein de GM était un signe annonciateur d’un prochain rachat de GM par le
japonais Toyota.
“Va-t-il faire de nous une filiale de Toyota
?”, a-t-elle lancé, en ironisant qu’elle ne voulait pas d’une répétition du
rachat de Chrysler par le groupe allemand Daimler en 1998.
“Nous n’avons pas de plan, nous ne parlons à
personne (en vue d’une fusion) et je ne pense que cela arrivera”, a répondu
M. Wagoner.
Ce dernier tente actuellement de raffermir son
emprise sur le groupe mais a du faire face mardi à un vent de fronde de ses
petits actionnaires, qui veulent se faire entendre face aux investisseurs
institutionnels (qui détiennent 54% du capital).
Deux résolutions, l’une sur le vote
préférentiel pour l’élection des administrateurs et l’autre sur leur
élection à la majorité ont été adoptées, respectivement par 54% et 58% des
participants à l’assemblée générale.
Lors d’un entretien avec l’AFP après
l’assemblée générale, certains petits actionnaires ont indiqué qu’ils ne
souhaitaient pas voir Rick Wagoner demeurer à la tête de GM, une position
qu’il occupe depuis 2000. Selon eux, le constructeur a perdu 50 milliards de
dollars depuis qu’il le dirige.