Un site Internet veut offrir
une seconde vie aux films d’animation
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L’affiche du 30e
festival international du film d’animation d’Annecy
Inauguré en marge du 30e festival international du film d’animation
d’Annecy, un site franco-belge baptisé toondra.com veut offrir une “seconde
vie” aux courts métrages d’animation en les mettant en vente sur Internet,
une première selon ses concepteurs.
“Jusque-là, les courts métrages d’animation n’étaient visibles que dans les
festivals. Notre site veut leur donner une deuxième vie et désenclaver le
monde du court-métrage d’animation”, indique un des trois concepteurs du
projet, Arnaud Demuynck, producteur et réalisateur d’animation.
Depuis le 5 juin, les internautes connectés à toondra.com peuvent
télécharger un court métrage d’animation moyennant une somme qui varie entre
1 et 1,5 euro selon la longueur du film. Le catalogue du site compte pour
l’heure une cinquantaine d’oeuvres et pourrait en proposer 300 d’ici à la
fin de l’année, selon les concepteurs.
Une fois téléchargé, le film peut être stocké, copié à des fins privées et
visionné à tout moment.
“Avec ce site qui utilise le système du VOD (video on demand), on peut
toucher directement des gens dans le monde entier”, note une autre
responsable du projet, Sophie Fallot, qui assure que les producteurs et
réalisateurs croisés à Annecy sont “emballés”.
Le projet a germé il y a environ un an. “On est parti d’un constat: le
public n’a pas accès aux courts métrages d’animation alors que la demande
existe”, relève l’un des concepteurs du projet, Fabrice Luang Vija,
réalisateur d’un film d’animation primé à Clermont-Ferrand en 2004.
“Les chaînes de télévision n’achètent plus que des séries de dessins animés
et les quelques DVD d’animation existants restent chers et disparaissent
vite des rayons”, poursuit-il.
Le raisonnement est également économique. “Un court métrage n’est quasiment
jamais rentable, même quand il sort sur grand écran. +Les fables en délire+,
une de nos productions, a fait 100.000 entrées au cinéma en 2005. Nous
n’avons perçu que 7.000 euros”, déplore M. Demuynck.
“Télécharger un film pour 1 euro peut paraître dérisoire mais on mise sur la
quantité et sur l’absence totale d’intermédiaire entre le produit et le
public”, poursuit-il.
Un premier bilan sera tiré d’ici à six mois, indiquent les responsables de
toondra.com qui songent déjà à d’autres modes de diffusion, notamment sur
téléphone portable.
Le 30e festival international du film d’Annecy, qui a débuté lundi,
s’achèvera samedi en présence de Tim Burton. La ville accueille également
depuis mercredi et jusqu’à vendredi la 16e édition du marché international
du film d’animation (Mifa).
