Projet de fusion GDF-Suez:
Villepin “déterminé” à avancer vite
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Dominique de Villepin
le 8 juin 2006 à Paris
Dominique de Villepin a affiché vendredi sa
“détermination” à mener à bien, et rapidement, la fusion entre GDF et Suez,
au nom de “l’indépendance” énergétique du pays, alors que le flou politique
sur ce projet s’était accru ces derniers jours.
“Je suis déterminé à avancer. Un projet de loi
sera adopté en Conseil des ministres avant la fin du mois de juin et
transmis au Parlement dans les meilleurs délais”, a déclaré le Premier
ministre lors d’une visite sur le site d’Iter, le futur réacteur
expérimental de fusion thermonucléaire, à Cadarache (Bouches-du-Rhône).
La fusion GDF-Suez impliquant une privatisation
partielle du gazier, un projet de loi préalable doit autoriser l’Etat à
détenir moins de 70% de GDF. “L’Etat veillera à garder une minorité de
blocage”, a tenu à réaffirmer M. de Villepin, “convaincu” que ce projet est
“un choix stratégique pour notre pays et utile pour les Français”.
Cette reprise en main du dossier par le Premier
ministre intervient alors que l’hostilité d’une partie des députés de l’UMP
à ce mariage a grandi, au point que le gouvernement a décidé d’organiser la
semaine prochaine, dans les deux assemblées, un débat sur
“l’approvisionnement énergétique” de la France, pour prendre le pouls des
parlementaires.
Jeudi, le ministre de l’Economie Thierry Breton
avait même fait un pas en arrière en assurant que “si les députés ne veulent
pas du projet” de fusion entre Suez et Gaz de France, “il ne sera pas voté”.
Si les déclarations du chef du gouvernement
semblent faire fi des conclusions du débat dans les deux chambres, M. de
Villepin a jugé “pas incompatible d’être à la fois déterminé à avancer et
souhaiter la concertation”.
“Prenons le temps d’une concertation sociale et
politique extrêmement large”, a-t-il ajouté avant de souligner: “à travers
ce projet, nous allons nous doter d’un nouveau leader mondial de l’énergie
afin de garantir l’indépendance énergétique de notre pays”.
M. de Villepin en a également profité pour
défendre la politique énergétique de son gouvernement, qui entend répondre à
trois exigences: “le coût, la sécurité d’approvisionnement et
l’environnement”.
“L’indépendance énergétique, c’est de ne pas
mettre tous nos oeufs dans le même panier, c’est de diversifier nos sources
d’énergie”, a-t-il martelé en vantant la “perspective formidable” d’Iter.
Il a rappelé qu’il n’y aurait pas de hausse du
prix du gaz jusqu’en juillet 2007, que les tarifs d’EDF n’augmenteraient pas
au-delà de l’inflation dans les cinq ans à venir et qu’il n’y aurait pas
d’ouverture du capital d’Areva.
Visiblement agacé par les “chroniques” de
presse faisant état des atermoiements du gouvernement sur le dossier
GDF-Suez et s’interrogeant sur ses réelles marges de manoeuvre d’ici aux
élections de 2007, M. de Villepin a lancé: “je ne suis pas un homme à
attendre que les événements se déroulent”.
“Jusqu’au dernier jour, le gouvernement fera
son travail et, en conséquence, assumera la responsabilité de gouverner”, a
martelé le Premier ministre.
Après Cadarache, M. de Villepin devait se
rendre à Aix-en-Provence pour visiter la toute nouvelle exposition Cézanne.