Est-il
possible que le tourisme tunisien fasse un grand bond en avant et dépasse
ainsi son rythme actuel qui est, certes, en continuelle progression mais
dont la courbe ascendante n’est pas aussi aiguë que l’on aurait rêvé ? Non
pas que le tourisme tunisien soit en manque de créativité (c’est loin d’être
le cas), mais c’est notre réactivité trop ‘’sage’’ face aux nouvelles
opportunités qui est en cause.
Notre travail est, certes, exemplaire en certains points (la multiplication
des créneaux, la hausse de qualité des unités hôtelières, l’amélioration des
services, le perfectionnement de l’environnement global du pays, notamment
les infrastructures de toutes sortes…), mais nos professionnels du secteur
(hôteliers, agences, transporteurs…) n’ont pas mis toute la gomme quand il
est clairement apparu quelles perspectives charriait l’entrée en lice de
nouveaux pays dans la demande : Europe de l’Est, Chine…
Il ne faut pas oublier que le tourisme tunisien fait partie du haut de
panier international (32ème par le nombre annuel de visiteurs) et qu’il est
donc en confrontation directe avec les pays stars dont certains, il ne faut
jamais l’oublier, sont pratiquement hors compétition grâce à l’image
exceptionnelle que le monde a d’eux. La France, avec toute la charge
culturelle qu’elle possède dans le subconscient touristique international.
La Chine, dont l’immensité est comprise sur tous les plans. L’Afrique du
Sud, où prolifèrent les réserves sauvages publiques et privées, les parcs à
gibier, les déserts, les forêts, les montagnes, les côtes qui coupent le
souffle…
Alors, que faire ? Comment se démarquer de la ‘’masse’’ ? La Tunisie ne
s’est jamais croisée les bras et c’est tous les jours qu’elle se pose ces
questions. Pourtant, il nous semble qu’un dossier particulier n’a pas eu
toute la mobilisation qu’il mérite ; il s’agit des grands événements
internationaux !
Le caractère localisé des festivals de Jazz de Tabarka, des musiques
méditerranéennes (et du Blues) de Yasmine Hammamet, de la musique
symphonique d’El Jem… Le manque de médiatisation internationale de la venue
de stars de renommée mondiale en Tunisie (Michael Jackson, les Temptations,
Cool and the Gang, Mariah Carey prochainement…). Tout cela laisse un goût de
‘’mi-chemin’’.
Pour entrer dans la cour des grands, notre ambition doit caracoler sur les
grandes cimes et pas uniquement dans le domaine musical. Notre marketing
national devrait, à notre sens, se fixer des bots de premier plan et tout
mettre en œuvre pour les réussir et réussir à les médiatiser sur le plan
mondial : un grand tournoi de tennis ou de golf, un immense festival de Hard
Rock, de Hip Hop, de Black, de Technical… capables d’attirer les
foules européennes à haut pouvoir d’achat.