Haute technologie : l’artificielle compétitivité de la Chine

Par : Autres

 

Haute technologie :
l’artificielle compétitivité de la Chine

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Une jeune Chinoise
présente un ordinateur portable Lenovo, lors d’un salon international,
à Pékin le 23 mai 2005

La Chine continue de conforter sa place de puissance commerciale, notamment
dans le domaine de la haute technologie, mais ces exportations labellisées
chinoises bénéficient avant tout à une multitude de compagnies étrangères.

 

Impressionnants, les derniers chiffres publiés lundi montrent une
progression de près de 26% des exportations chinoises entre janvier et mai,
composées pour plus de la moitié (57,42%) de machines et produits
électroniques et à près de 30% de produits de haute technologie.

 

Ils devraient réjouir les quelque 500.000 compagnies étrangères qui ont fait
du géant asiatique leur terre d’élection et l’ont aidé à passer de 2% des
exportations mondiales en 1985 à plus de 7% en 2005.

 

Car à côté des Haier, Huawei, ZTE ou Lenovo (d’ailleurs à 30% américain
depuis son rachat d’IBM), les grands champions locaux s’appellent Alcatel,
Samsung, Nokia… La Chine, officiellement troisième exportateur mondial et
même premier dans l’informatique et la téléphonie, est devenue la base
manufacturière des multinationales.

 

Au point qu’un récent rapport d’Ixis CIB qualifiait “d’artefact” sa
compétitivité. Selon la banque française d’investissement, 61% des
exportations chinoises sortent d’usines à capitaux étrangers.

 

Cette estimation corrobore les dernières données du ministère chinois du
Commerce, portant sur l’année 2004: les exportations des quelque 509.000
entreprises de Chine à capitaux étrangers avaient alors représenté 57% du
total des exportations chinoises, et 60% des importations étaient également
de leur fait.

 

Le phénomène est encore plus exacerbé dans le high-tech, dont les étrangers
occupent 80% à 90% du marché, selon des estimations occidentales.

 

En matière de produits électroniques, ils sont responsables de 86,9% des
exportations, selon le Ministère de l’industrie de l’information (MII).

 

En s’ouvrant au monde voici vingt ans, la Chine a su attirer ces
investisseurs. “Elle a toute la panoplie pour la manufacture: bonnes
infrastructures, bureaucrates locaux contents d’attirer les investissements,
terrains pas chers, dispositions fiscales préférentielles”, explique Stephen
Green, économiste de Standard Chartered.

 

A cela s’ajoutent des détaxes sur les importations de biens d’équipements et
biens intermédiaires, une main d’oeuvre abondante et pas chère…

 

“Un petit nombre de compagnies font beaucoup de bruit sur la perte d’emplois
en Europe et aux USA mais bon nombre d’autres profitent de la Chine”,
souligne encore Stephen Green.

 

Et ce pays n’a pas tant profité de leur expertise technologique. Accusant
toujours un certain retard en ce domaine, la Chine assemble sur son sol,
avec une faible valeur ajoutée, des composants importés, réexportés avec
l’étiquette made in China. Ce “processing trade” représente plus de la
moitié de ses exportations. Seul un tiers de la valeur ajoutée serait
chinoise.

 

La Chine traite, transforme des semi-conducteurs, diodes ou transistors
venus de Taïwan, de la Corée du sud et du Japon.

 

“Pour devenir le troisième exportateur mondial, elle a aussi dû devenir le
troisième importateur et l’un des premiers récipiendaires d’investissements
directs étrangers”, relève la Mission économique française de Pékin.

 

“La Chine importe d’énormes quantités de produits de haute technologie dont
la plupart ne visent pas à satisfaire la demande de consommation mais sont
utilisés pour la fabrication de produits de haute technologie pour
l’exportation”, indiquait récemment le chercheur Guo Yanying dans une revue
de l’Académie des sciences sociales.

 

 

©
AFP 2006