France: le projet de budget
2007 prévoit un coup de frein aux dépenses
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Le ministre délégué au
Budget Jean-François Copé le 3 mai 2006 à l’Assemblée nationale
Le projet de budget 2007 du gouvernement,
présenté mardi au Parlement, prévoit une progression des dépenses inférieure
d’un point au rythme de l’inflation, à 268,3 milliards d’euros, soit une
hausse limitée à +0,8%, avec l’ambition de réduire peu à peu la dette
publique.
“Pour la première fois, les dépenses baissent
en volume”, s’est félicité mardi le ministre délégué au Budget,
Jean-François Copé, en présentant à la presse les premiers éléments sur le
volet “dépenses” du budget 2007.
Outre la suppression de 15.032 postes de
fonctionnaires annoncées lundi, le gouvernement a décidé de limiter la
progression des dépenses, comme il s’y était engagé, à un point de moins que
l’inflation (1,8%).
Ce “premier pas” vers la stabilisation des
dépenses de l’Etat est la “première traduction de l’engagement national de
désendettement” pris par le Premier ministre Dominique de Villepin, selon le
gouvernement.
Cet engagement est notamment de réduire la
dette, qui a gonflé à 66,6% du produit intérieur brut à la fin 2005, “d’au
moins deux points de PIB en 2006”, à 64,6% et de permettre un retour
progressif à l’équilibre des comptes publics en 2010.
La faible hausse des dépenses programmée en
2007 représente une enveloppe supplémentaire de seulement 2,2 milliards
d’euros par rapport à 2006, à périmètre constant, qui est “absorbée aux deux
tiers” par la charge de la dette (attendue en hausse de 0,2 milliards
d’euros en 2007) et l’augmentation des dépenses de pensions de l’Etat (+1,2
milliards) sous l’effet de l’accélération des départs à la retraite.
D’où une faible marge de manoeuvre du
gouvernement, qui a donné la priorité aux “missions” Sécurité, Justice,
Défense ou encore Recherche, selon la nouvelle terminologie en vigueur
depuis l’an dernier. “Tous les ministères ont contribué à l’effort”, a
néanmoins souligné mardi Jean-François Copé, qui récuse le concept de
ministère “perdant ou gagnant” de l’exercice budgétaire.
Dépenses de personnel comprises, le budget de
la mission Justice progresse notamment de 5% (à 6,2 milliards d’euros),
celui de la Sécurité de 2,8% (15,7 milliards d’euros et création de 1.787
emplois équivalent temps-plein de gendarmes et de policiers) ainsi que celui
de la Défense de 2,2% (36,1 milliards).
Malgré plus de 7.000 suppressions de postes
dans l’Education nationale, le budget de l’Enseignement scolaire augmente de
1% à 60,3 milliards, et celui de la Recherche et de l’enseignement supérieur
grimpe à plus de 21 milliards.
En revanche le budget de la mission Travail et
emploi recule de 4% à 12,6 milliards, ainsi que celui de Ville et logement
(-2,7%, à 7,1 milliards) et Transport (-5,4% à 8,9 milliards).