Drones, robots et soldats en
réseau: la guerre de demain est en marche
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Michele Alliot-Marie
(2eg) et Noël Forgeard visitent le salon Eurosatory, le 12 juin 2006 à
Villepinte
Drones d’observation, avions de combat sans pilotes, robots, soldats en
réseau: les nouvelles technologies arrivent sur les champs de bataille et
constituent un défi majeur pour les forces armées comme pour les
industriels.
Le salon Eurosatory qui se tient jusqu’à vendredi fait la part belle à
toutes ces innovations qui ont pour objectif de permettre aux forces armées
de faire remonter l’information le plus vite possible afin de prendre de
court l’ennemi.
“Les armées sont dans un processus de transformation pour s’adapter à
l’arrivée sur le champ de bataille des nouvelles technologies. La question
est de savoir comment on repense l’organisation des forces face à cette
opportunité”, explique Laurent Barraco du service des programmes d’armement
terrestre de la DGA.
Au salon Eurosatory de 2004, la ministre de la défense Michèle Alliot-Marie
a lancé un programme de 135 millions d’euros visant à développer un
démonstrateur de “bulle opérationnelle aéroterrestre” (BOA), futur système
de combat impliquant des fantassins, des blindés, des robots téléguidés et
des drones fonctionnant en réseau.
Thales, Giat, Sagem et EADS sont partie prenante du projet dont les essais
finaux doivent avoir lieu en 2012.
L’idée des armées est d’envoyer en première ligne des robots pour des
opérations de reconnaissance ou de déminage, afin d’éviter les pertes
humaines.
L’armée de terre française dispose de trois blindés automatisés pour le
déminage et les robots devraient bientôt débarquer. Le Miniroc qui pourra
précéder le soldat sur le lieu de l’intervention et lui transmettre des
images sera livré après Eurosatory pour des tests finaux.
La DGA a par ailleurs signé en 2004 un contrat de 796 millions d’euros avec
Sagem Défense et Sécurité (groupe Safran) pour développer en série le
système Felin, (Fantassin à équipements et liaisons intégrés), tenue
électronique qui permettra aux soldats d’être en réseau, de voir et de tirer
de nuit et de transmettre des images de cibles en temps réel.
Les 1.000 premiers ont été commandés et équiperont les fantassins dès 2008,
a annoncé mardi la DGA.
Michèle Alliot-Marie a indiqué lundi que la France devrait disposer de deux
brigades entièrement numérisées en 2009.
Cette “numérisation des forces est un énorme enjeu sur le long terme pour
des groupes comme Thales ou EADS” qui sont également sur ce créneau, estime
Pierre-Antony Vastra, analyste chez Ixis Securities.
Dans les airs, Dassault Aviation est le maître d’oeuvre d’un programme
européen de 400 millions d’euros visant à développer pour 2011 un
démonstrateur d’avion de combat sans pilote baptisé Neuron.
“Neuron est le laboratoire volant des technologies de l’avion de combat de
demain. Il ne sera jamais construit en série mais on peut imaginer que vers
2020, il y ait une deuxième génération d’avions de combat sans pilote en
service dans les armées de l’air”, confie Yves Robins de Dassault Aviation.
A terme “30% des missions menées par l’aviation pourront l’être par des
avions de combat non pilotés” prédit-il.
Tous les autres industriels sont présents sur le marché des drones
d’observation: EADS avec le Drac (Drone de renseignement au contact) bientôt
livré à l’armée française, Sagem avec le Sperwer utilisé par la France et le
Canada et Thales avec le Watchkeeper, commandé par l’armée britannique.
Et l’avenir est à la miniaturisation. La DGA travaille au développement d’un
drone jetable de 6 centimètres baptisé Libellule mais qui ne sera pas
opérationnel avant 2020.