Alors que
l’activité touristique reste plutôt faible, en cours d’année, le Festival de
Tabarka permet aux hôteliers de la région de réaliser un chiffre d’affaires
de 20 millions de dinars, et aux commerçants d’empocher une recette de 25
millions de dinars.
A Tabarka, durant les mois de juillet et août, le prix d’un plat dans un
restaurant ordinaire peut grimper de 2 à 12 dinars. «Le festival de musique,
c’est le pain de Tabarka». C’est l’argument massue que Dr Jilani Daboussi,
maire et président du Comité d’organisation du Festival de Tabarka, sort à
chaque fois pour défendre cette manifestation, qui en est à sa douzième
année dans sa nouvelle version, et que l’on doit, à l’origine, à un Tunisien
dont la créativité et le sens de l’entreprise se sont révélés dans son pays
avant d’«exploser» sur le plan international : Lotfi Belhassine, fondateur
et ancien président directeur général d’Air Liberté, installé depuis
quelques années en Belgique où il a créé Liberty TV, un site Internet de
commercialisation de voyages.
Pendant longtemps, l’une des régions les plus défavorisées du pays, Tabarka,
a commencé à respirer avec la création d’une zone touristique et d’un
aéroport dans les années 90. «Tabarka a un produit touristique unique avec
la combinaison de trois éléments : mer, forêt et sites archéologiques»,
souligne M. Khaled Cheikh, directeur général de l’Office National du
Tourisme.
«La création de l’aéroport a contribué à désenclaver la région et a
encouragé les hommes d’affaires à investir dans le tourisme», souligne le
patron de l’ONTT. Mais avec 29 unités hôtelières et 5728 lits, la zone de
Tabarka est encore loin de la barre des 10.000 lits en deçà de laquelle,
elle ne peut pas espérer avoir une saison touristique s’étendant sur toute
l’année. «Nous avons un problème pour commercialiser Tabarka comme une
destination en raison de l’absence de déserte aérienne», explique M. Cheikh.
Car, avec sa capacité d’accueil actuelle, la zone ne garantit pas aux
compagnies aériennes le volume d’activité minimum leur permettant de
rentabiliser une ligne sur Tabarka. Aussi le taux d’occupation se situe à un
affligeant 15%.
En été, par contre, c’est le boom, grâce au festival de musique de Tabarka
dans ses quatre déclinaisons : Jazz (8-15 juillet 2006), World Music (16-19
août), Latinos (24-26 août) et Raï (31 août-2 septembre).
«Le Festival c’est le pivot de l’économie de toute la région», clame M.
Jilani Daboussi, chiffres à l’appui : avec «seulement» une mise de 600.000
dinars, représentant la dotation du ministère du Tourisme –auxquels
s’ajoutent 400.000 d de recette de sponsoring-, le Festival de Tabarka
permet aux hôteliers de réaliser un chiffre d’affaires de 20 millions de
dinars, et aux commerçants d’empocher une recette de 25 millions de dinars.
Et l’avenir s’annonce encore plus radieux tant pour cette manifestation que
pour la région. Car, avec l’augmentation prévue de la capacité d’accueil
–six nouveaux hôtels sont en construction, pour 3.200 lits additionnels-, et
la renommée sans cesse grandissante du Festival de Tabarka, le nombre des
spectateurs, donc de visiteurs de la région, est appelé à augmenter très
sensiblement.