Japon: accusé d’une faute
d’éthique, le chef de la Banque du Japon s’excuse
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Le gouverneur de la
Banque du Japon (BoJ), Toshihoki Fukui devant la commission des
finances du Sénat, le 15 juin à Tokyo
Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ),
Toshihoki Fukui, accusé d’avoir commis une grave faute d’éthique en confiant
son argent à un fonds d’investissement discrédité, s’est confondu en excuses
jeudi devant la commission des finances du Sénat.
“Tout d’abord, je veux dire combien je suis
désolé pour la gêne suscitée par cette affaire. Je présente mes excuses du
fond du coeur”, a déclaré M. Fukui devant les sénateurs.
Le populaire patron de la BoJ avait déjà offert
des excuses aux principaux membres du cabinet.
Mardi, à la surprise générale, M. Fukui avait
avoué avoir placé il y a quelques années dix millions de yens (environ
70.000 euros) dans le fonds d’investissement de Yoshiaki Murakami, un
“golden boy” emprisonné au début du mois pour son implication présumée dans
un délit d’initié.
Prenant la défense de M. Murakami, il avait
également admis avoir encaissé des profits liés à ces placements, sans en
préciser le montant, qu’il assure ne pas connaître lui-même.
Les faits remontent à 1999, avant donc que M.
Fukui ne prenne les rênes de la BoJ en 2003. Le gouverneur a affirmé avoir
rompu tous ses liens avec le fonds Murakami en février dernier.
“Je pense qu’à l’époque (en 1999), j’ai agi
correctement”, a plaidé M. Fukui, 70 ans.
Les aveux de M. Fukui, dont le mandat s’achève
en 2008, ont déclenché des commentaires indignés des médias et des appels à
la démission de la part de certains politiciens de l’opposition.
“Il (M. Fukui) aurait du retirer son argent du
fonds Murakami lorsqu’il a pris ses fonctions à la tête de la banque
centrale. Sa faute morale est grave”, a argué le Parti Démocrate du Japon (PDJ),
la principale force de l’opposition.
En dépit des attaques, le gouvernement de
Junichiro Koizumi a écarté tout changement à la direction de la banque
centrale.
“Je pense que les explications du gouverneur
sont satisfaisantes”, a estimé le Premier ministre.
Pour certains commentateurs, cette affaire a
porté atteinte non seulement à la crédibilité du gouverneur mais aussi à
l’indépendance de l’institution vis-à-vis du gouvernement.
L’affaire a complètement occulté la réunion
mensuelle du comité de politique monétaire de la BoJ qui a, comme prévu,
décidé à l’unanimité de maintenir sa politique de taux zéro.