L’américain Ford envisage
d’investir 9,2 milliards de dollars au Mexique
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Usine de montage de
Ford aux Etats-Unis le 5 décembre 2005
Le constructeur automobile américain Ford
envisage d’investir 9,2 milliards de dollars au Mexique afin de doubler sa
capacité de production dans ce pays, où il créerait par ce biais des
dizaines de milliers d’emplois, selon des documents internes obtenus
mercredi par l’AFP.
Cet investissement permettrait à Ford de
doubler sa capacité de production à 850.000 véhicules par an et pourrait
être réalisé au cours des six prochaines années comme volet du vaste plan de
restructuration du constructeur.
Ford, numéro deux de l’automobile aux
Etats-Unis derrière GM, avait annoncé fin janvier son intention de supprimer
d’ici à 2012 jusqu’à 30.000 emplois en Amérique du Nord, et de réduire d’un
quart ses capacités de production en fermant 14 sites.
Le groupe de Dearborn, près de Detroit
(Michigan, nord), se heurte à une concurrence croissante des constructeurs
étrangers et a accusé une perte nette de 1,2 milliard de dollars au premier
trimestre, notamment en raison des coûts liés à sa restructuration.
Selon les documents obtenus par l’AFP,
l’investissement au Mexique permettrait à Ford de faire regagner près de la
moitié des capacités de production qu’il envisage de supprimer aux
Etats-Unis et au Canada. Un accord de libre-échange permettrait des
expéditions exemptes de taxes des véhicules vers ces pays voisins.
L’investissement pourrait créer jusqu’à 150.000
emplois, estiment les documents internes, ce qui réduirait de quelque 15% le
nombre de chômeurs au Mexique.
Cela représenterait entre 7% et 9% du montant
annuel de l’investissement étranger dans ce pays, et générerait aussi des
exportations pour une valeur de 18 milliards de dollars, ajoutent les
documents. Ils soulignent en outre que Ford quadruplerait ses achats de
pièces détachées fabriquées au Mexique, dégageant pour les équipementiers
une capacité d’investissement relevée de 3,6 milliards de dollars.
“Nous allons étendre notre présence à l’échelle
mondiale comme jamais auparavant et le Mexique est un partenaire-clé, alors
que nous nous efforçons de réduire nos coûts fixes, d’améliorer la qualité
et d’accélérer” la mise en oeuvre de la restructuration, peut-on lire dans
ces documents.
Le volet mexicain de la restructuration prévoit
notamment une modernisation du site d’assemblage de Cuautitlan, dans la
banlieue de Mexico, poursuit-on de même source. Certains analystes
prédisaient pourtant la fermeture prochaine du site. Pour l’instant, Ford
n’a révélé les localisations que de la moitié des 14 usines qu’il prévoit de
fermer d’ici à 2012.
Les documents ne précisent pas de date pour
l’annonce officielle des projets mexicains, mais soulignent l’aspect très
sensible du dossier alors que Ford cherche à obtenir des concessions du
syndicat de branche UAW aux Etats-Unis.
Paul Krell, un porte-parole de l’UAW, a indiqué
à l’AFP que le syndicat n’avait pas été informé de ces projets et qu’il ne
souhaitait pas les commenter avant d’avoir pu rencontrer des responsables de
Ford.
Outre la tenue cette semaine du congrès annuel
de l’UAW à Las Vegas (Nevada, ouest), un autre motif de report de l’annonce
officielle pourrait être l’élection présidentielle prévue le 2 juillet au
Mexique.
Les documents suggèrent qu’un report de
l’annonce réduirait le risque de confrontation avec le nouveau gouvernement,
dans l’hypothèse d’une défaite du candidat conservateur Felipe Calderon
soutenu par le président sortant Vicente Fox.
