[18/06/2006 06:42:28] NEW YORK (AFP) Les géants américains de l’automobile GM et Ford tentent actuellement de sortir de la crise qui les secoue mais savent aussi que toute solution impliquera pour eux des changements radicaux. Les maux sont similaires pour les deux constructeurs: ils n’ont pas anticipé la montée en puissance de leurs concurrents asiatiques ni procédé aux changements de gamme nécessaires pour satisfaire les goûts du marché. Pour lutter contre les rivaux étrangers (40% du marché en Amérique du Nord), Ford et GM réduisent activement la voilure en supprimant chacun 30.000 emplois et en fermant une douzaine d’usines. Depuis janvier, Ford est parvenu “à geler l’activité des usines dans les temps, boucler la baisse de 10% de nos coûts salariaux, progresser plus rapidement que prévu dans la réduction de nos employés payés à l’heure, tandis que l’accord de réduction des prestations santé aux employés retraités est proche d’une finalisation”, a affirmé cette semaine le patron de la zone Amériques, Mark Fields. Le numéro deux américain opte parallèlement pour la délocalisation. Selon des documents internes, Ford compte investir 9,2 milliards de dollars au Mexique afin d’y doubler ses capacités de production. Le numéro un General Motors s’en tient pour l’heure à une réduction de ses capacités, initiée fin 2005. L’objectif des suppressions d’emplois est en passe d’être bouclé grâce à un accord conclu en mars avec le syndicat UAW et l’équipementier automobile Delphi (une de ses ex-filiales) actuellement placée sous la protection de la loi sur les faillites. Les deux groupes s’emploient en effet à revenir sur les généreux accords salariaux conclus alors que le secteur était florissant. Selon plusieurs analystes du marché, 30.000 employés de GM avaient déjà souscrit à ce plan début juin.
Se disant “très satisfait” des progrès de la restructuration, le PDG de GM Rick Wagoner a récemment annoncé à ses actionnaires qu’il pourra réaliser dès cette année 7 milliards de dollars d’économies par an. Les efforts des deux constructeurs pour améliorer la productivité de leurs usines ont été salués dans le récent rapport Harbour, étude annuelle faisant référence dans l’industrie automobile américaine. Mark Fields reconnaît toutefois les erreurs commises dans le passé. “Nous sommes restés bloqués sur des manières obsolètes de penser et nos produits en ont été le reflet. Des gros succès, comme les 4×4, nous ont rendus tellement dépendants de ces modèles que nous n’avons pas regardé suffisamment loin en traquant la tendance et cernant les consommateurs pour sentir que leur demande évoluerait”. Les nouveaux modèles GM et Ford mis sur le marché ont vu leurs ventes décoller, mais cela ne permet pas encore aux ventes des deux constructeurs de stopper leur déclin car certains analystes estiment qu’ils ne sont pas assez nombreux. Autant Ford que GM mettent aujourd’hui en avant leurs investissements dans des véhicules économes en essence ou utilisant des carburants propres et en attendent des retombées dans les prochains mois. Signe d’un changement d’époque, GM est désormais prêt à laisser son siège de leader mondial de l’automobile. “Voulons nous rester numéro un mondial? Bien sûr. Est-ce une priorité? Non. Nous sommes vraiment concentrés sur une croissance robuste des bénéfices et la solidité de notre bilan tout en orientant nos revenus vers le haut”, a défendu il y a peu Rick Wagoner. Une priorité alors que GM a perdu l’an dernier plus de 10 milliards de dollars, tandis que Ford est parvenu à réaliser des bénéfices de 2 milliards, en baisse toutefois de près de moitié par rapport à 2004. |
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“Nous sommes restés bloqués sur des manières
obsolètes de penser et nos produits en ont été le reflet. Des gros succès,
comme les 4×4, nous ont rendus tellement dépendants de ces modèles que nous
n’avons pas regardé suffisamment loin en traquant la tendance et cernant les
consommateurs pour sentir que leur demande évoluerait”.
Les nouveaux modèles GM et Ford mis sur le
marché ont vu leurs ventes décoller, mais cela ne permet pas encore aux
ventes des deux constructeurs de stopper leur déclin car certains analystes
estiment qu’ils ne sont pas assez nombreux.
Autant Ford que GM mettent aujourd’hui en avant
leurs investissements dans des véhicules économes en essence ou utilisant
des carburants propres et en attendent des retombées dans les prochains
mois.
Signe d’un changement d’époque, GM est
désormais prêt à laisser son siège de leader mondial de l’automobile.
“Voulons nous rester numéro un mondial? Bien sûr. Est-ce une priorité? Non.
Nous sommes vraiment concentrés sur une croissance robuste des bénéfices et
la solidité de notre bilan tout en orientant nos revenus vers le haut”, a
défendu il y a peu Rick Wagoner.
Une priorité alors que GM a perdu l’an dernier
plus de 10 milliards de dollars, tandis que Ford est parvenu à réaliser des
bénéfices de 2 milliards, en baisse toutefois de près de moitié par rapport
à 2004.
© AFP 2006
Photo : William Thomas Cain – Cory Ryan