Siemens et Nokia créent un
géant des réseaux téléphoniques
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Le patron de Nokia
Networks Simon Beresford-Wylie, le 16 juin 2006 à Helsinki
Le conglomérat industriel allemand Siemens et
le finlandais Nokia vont fusionner leurs activités d’équipements de
téléphonie et de réseaux, ont-ils annoncé lundi, pour créer une entité qui
pèsera quelque 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires, troisième du
secteur.
Nokia et Siemens auront chacun 50% de la
nouvelle société, baptisée Nokia Siemens Networks, qui sera basée en
Finlande et dirigée par Simon Beresford-Wylie, actuellement patron de Nokia
Networks. La division Nokia Networks sera apportée à la nouvelle société
ainsi que, du côté de Siemens, les activités de réseaux (carrier networks),
abritées dans la division à problèmes Com.
Les investisseurs saluaient la nouvelle. A
07H10 GMT l’action Siemens grimpait de 6,27% à 66,75 euros à Francfort, et
celle de Nokia de 1,73% à 15,93 euros à Helsinki.
La nouvelle société fournira des services de
réseaux pour les opérateurs de fixe et de portable, grâce à ses 60.000
salariés “à la fois dans les pays industrialisés et dans les marchés
émergents”, selon le communiqué. La fusion est “le meilleur moyen pour
construire le portefeuille d’activités à la diversité et à l’échelle
nécessaires pour faire face à la concurrence mondiale”, commentait
Olli-Pekka Kallasvuo, patron de Nokia.
La fusion du français Alcatel et de l’américain
Lucent, notamment, a accru la pression compétitive sur les acteurs du
secteur.
Nokia Siemens Networks sera numéro trois
mondial du marché des infrastructures téléphoniques, après Ericsson et
Alcatel/Lucent, avec une position très forte dans le domaine des
infrastructures pour la téléphonie mobile (numéro deux mondial).
Nokia et Siemens visent la conclusion de
l’opération à la fin 2006, et un effet positif sur leur résultat par action
dès 2007. En outre, les deux partenaires tablent sur des synergies de 1,5
milliard d’euros d’ici 2010.
Les deux groupes confirmaient ainsi des
informations officieuses obtenues lundi matin, et donnaient corps à une
rumeur récurrente de marché. De l’avis général des analystes, Siemens
cherchait en effet depuis plusieurs mois un partenaire pour ses activités de
réseau, et le nom de Nokia avait déjà circulé.
Pour le conglomérat allemand, qui fabrique
également entre autres des centrales électriques, des équipements médicaux
et des trains, l’opération annoncée lundi est le premier pas de la
restructuration très attendue de la division Com. Le groupe a indiqué
vouloir “poursuivre activement la consolidation dans le secteur des résaux
industriels”, l’autre composante principale de Com. “Siemens est en
négociations avec plusieurs parties pour la réalisation de cette stratégie”,
a précisé le groupe de Munich (sud).