76
millions de dollars EU, c’est le montant d’un prêt que le Conseil
d’administration de la Banque mondiale (BM) a approuvé le jeudi 15 juin
2006, destiné à appuyer le second ‘’Projet d’appui à la réforme de
l’enseignement supérieur en Tunisie’’, apprend-on d’une source proche de
l’institution financière internationale.
Il s’agit d’un projet qui appuie le programme du gouvernement tunisien
visant à renforcer le rôle de l’enseignement supérieur dans l’amélioration
de l’emploi et de la compétitivité, et dans l’émergence d’une société
tunisienne fondée sur le savoir. Le projet proposé élargira l’accès au
système d’enseignement supérieur public tout en apportant un appui à
l’ambitieux programme de réforme lancé par le gouvernement pour en améliorer
la qualité et la pertinence.
Par ce prêt, la BM montre une fois de plus sa confiance en la Tunisie, ainsi
que l’explique d’ailleurs M. Théodore Ahlers, Directeur du Département
Maghreb, Région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale : «La
stratégie d’assistance à la Tunisie définit sans équivoque l’appui de la
Banque mondiale à améliorer les compétences des diplômés tunisiens de
l’enseignement supérieur, et, de ce fait, à augmenter les chances de ces
derniers à trouver un emploi. Ce projet s’inscrit en droite ligne dans cet
objectif en renforçant l’autonomie des universités et en accordant des
subventions… Il a pour point de départ l’engagement du gouvernement
vis-à-vis de ce secteur clé et constitue une étape essentielle dans la
modernisation de l’enseignement supérieur».
Ceci étant, M. Michael Rutowski, Directeur, Secteur social, Région M-O et
Afrique du Nord à la Banque mondiale, reconnaît pour sa part que «la Tunisie
est confrontée à un double problème : d’une part, une croissance rapide du
nombre d’étudiants, et, d’autre part, un chômage croissant des diplômés.
Elle reconnaît, et à raison, l’importance d’accorder aux universités une
autonomie plus grande de façon à ce que celles-ci disposent de la souplesse
nécessaire pour relever ces défis…».
Mais ce n’est pas tout, puisque considère qu’en matière de qualité et de
pertinence de l’enseignement il reste encore du chemin à parcourir, la BM
estime que ‘’l’accroissement prévu des inscriptions à l’université au cours
des huit prochaines années pose également des défis à relever : il va
falloir assurer que le système de l’enseignement supérieur réponde de façon
équitable à cette augmentation de la demande sans que cela se fasse au d&e
acute;triment de la qualité, laquelle est indispensable pour améliorer la
compétitivité de la Tunisie’’. Quand on sait que quantité et qualité font
rarement pair, on peut penser qu’il y a du travail dans l’air !
Ce qui ne semble pas inquiéter, outre mesure, Linda English, Chef d’équipe
de projet de la BM, qui soutient qu’«il s’agit d’un projet important, tant
pour la Tunisie que pour la BM, car il permettra de resserrer les liens
entre les universités et l’économie, d’une part, et d’améliorer la
pertinence de ce qu’apprennent les étudiants, d’autre part».