EADS : enquête financière à Toulouse sur le marché du titre

Par : Autres

 

EADS: enquête financière à
Toulouse sur le marché du titre

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Noël Forgeard et Thomas
Enders devant une maquette de l’Airbus A38 le 8 mars 2006 à Paris

L’Autorité des marchés financiers (AMF) se
“trouve actuellement présente sur le site de Toulouse” pour son “enquête sur
le marché du titre EADS ainsi que le calendrier de l’information financière
tel que délivré par EADS”, a indiqué le groupe européen lundi dans un
communiqué.

 

“EADS et Airbus coopèrent pleinement avec l’AMF”,
selon le communiqué. Contactée lundi, l’AMF s’est refusée à tout
commentaire. L’AMF avait indiqué vendredi qu’elle enquêtait “depuis
plusieurs semaines sur le marché du titre EADS” et que “les événements les
plus récents seront examinés dans le cadre de cette enquête.

 

Cette enquête était notamment réclamée par
l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam). Le
co-président français d’EADS, Noël Forgeard, ses trois enfants et plusieurs
dirigeants français et allemand du groupe ont vendu en mars des actions pour
plusieurs millions d’euros, avant l’annonce début avril d’un désengagement
des actionnaires français Lagardère et américano-allemand DaimlerChrysler,
qui avait fait baisser le titre.

 

L’homologue allemand de M. Forgeard, Thomas
Enders, n’a pas vendu ses stock-options en mars car il a jugé que cela
n’était “pas opportun”, selon des propos rapportés lundi par un
porte-parole.

 

Mercredi, le cours du titre EADS s’était
effondré de 26% à la suite de l’annonce de nouveaux retards dans la
production de l’A380, et donc de livraisons, qui devraient peser sur les
comptes d’EADS dès 2007. Dans ce contexte, Noël Forgeard s’est vivement
défendu de tout délit d’initié vendredi, affirmant avoir été prévenu
“courant avril” des retards de production de l’A380. “Je n’ai pas eu
d’informations privilégiées”, avait-il assuré sur Europe 1.

 

“Nous n’étions pas au courant, ni les
actionnaires ni les dirigeants d’EADS”, avait martelé M. Forgeard,
soulignant qu'”à l’évidence”, les systèmes d’alerte internes au groupe
n’avaient pas bien fonctionné. Le co-président exécutif français du groupe
européen avait alors épinglé “certaines usines”, avec “une assez grosse
concentration de problèmes à Hambourg”, mais dédouané “la direction du
programme A380 à Toulouse (qui) n’est pas en cause”.

 

De son côté, Arnaud Lagardère, co-président du
conseil d’administration d’EADS, maison mère d’Airbus, a indiqué n’avoir pas
été informé du retard pris dans le calendrier de livraisons de l’A380, dans
un entretien au Monde publié jeudi dernier, en évoquant une “crise majeure”
pour le groupe européen. La décision annoncée début avril par Lagardère de
vendre 7,5% du capital du géant européen d’aéronautique et de défense avait
été prise “à la rentrée 2005” et n’était pas liée aux difficultés d’Airbus,
avait-il dit. Le site de Toulouse est le lieu de l’assemblage final de
l’avion géant d’Airbus.

 

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Le
co-président d’EADS Noël Forgeard, à Paris le 16 juin 2006

Par ailleurs, la réunion au sommet entre les
quatre plus haut dirigeants d’EADS à Munich pour tenter de sortir de la
crise qui secoue le groupe européen s’est achevée lundi sans qu’aucune
décision industrielle ou humaine ne soit prise, a-t-on appris de sources
concordantes. “C’était une réunion de travail qui avait pour objet de faire
le point après la crise de ces derniers jours suite aux problèmes des
retards de l’A380”, a ajouté une autre source proche du dossier, se refusant
à donner d’autres précisions.

 

Cette rencontre est la première à ce niveau
depuis l’effondrement boursier la semaine dernière du groupe EADS dont le
titre a perdu un tiers de sa valeur en 24 heures. Cette crise a été
consécutive à l’annonce par Airbus, filiale d’EADS de retards de livraison
de son A380 et les interrogations suscitées par la controverse sur des
ventes d’actions massives par Noël Forgeard et d’autres hauts dirigeants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Jack Guez – Stéphane de Sakutin