Téléphone mobile: ne pas
répondre au volant, même avec le kit mains libres
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Une femme utilise son
téléphone portable alors qu’elle conduit sa voiture, le 24 février
2000 à Caen
Le gouvernement et les opérateurs de téléphonie mobile ont lancé mardi la 2e
campagne de sensibilisation sur les risques du portable au volant avec comme
message de ne pas répondre quand on conduit, même quand on est équipé d’un
kit mains libres.
“Au volant, c’est la messagerie qui répond”: ce slogan sera diffusé dans des
spots radio du 7 juillet au 15 août et sur des brochures distribuées dans
les préfectures, des auto-écoles, des sociétés de location de voitures.
Le message est simple: en voiture, il faut laisser le répondeur de son
mobile prendre les messages même si on utilise un kit mains libres car on
risque d’être déconcentré.
“Il y a incontestablement une augmentation du risque d’accident quand on
téléphone au volant”, a rappelé le ministre des Transports Dominique Perben.
Il a cité une étude de l’Institut national de recherche sur les transports
et leur sécurité (Inrets) montrant que le temps de réaction augmentait de
50% et que les conducteurs avaient tendance à négliger les rétroviseurs.
Cette nouvelle campagne, après une première en 2005, résulte d’un
partenariat unique en Europe entre opérateurs mobiles, équipementiers,
constructeurs automobiles, pouvoirs publics et Prévention routière.
Son message est donc le fruit d’un compromis qui rappelle avant tout que
depuis 2003 il est interdit de conduire avec un téléphone mobile à la main.
Les verbalisations pour ce motif ont d’ailleurs augmenté de 10% entre 2004
et 2005, passant de 385.000 à 423.000. Un conducteur sur six, soit 16%,
avoue téléphoner en conduisant, selon un sondage Ifop réalisé à l’occasion
de cette campagne.En revanche, le kit mains libres reste toléré même si ses
effets sur la concentration sont reconnus.
Quel que soit le dispositif utilisé, “une conversation avec un téléphone
mobile est plus difficile à tenir qu’avec un passager”, a souligné à l’AFP
Marie-Pierre Bruyas, coauteur de l’étude de l’Inrets.
Contrairement à l’interlocuteur au téléphone, le passager peut par exemple
mesurer la complexité de la situation routière et s’arrêter de parler si
c’est trop dangereux.
Le président de la Prévention Routière Bernard Pottier a rappelé qu’il
souhaitait que ce kit “soit interdit” au volant tout en reconnaissant qu’une
telle interdiction n’existait dans aucun pays et qu’il était parfois
difficile pour les policiers de savoir si un conducteur, doté d’un tel kit,
téléphonait réellement.
Cependant, en cas d’accident, l’usage d’un kit mains libres, s’il est
prouvé, peut être pris en compte comme facteur de “non-maîtrise du
véhicule”, a assuré Dominique Perben.
“Le dépliant ne parle quasiment pas du kit mains libres parce que tous les
partenaires sont convenus de se placer sur un autre plan, celui des bons
réflexes et du bon usage”, reconnaît Philippe Montagner, président de
l’Association française des opérateurs mobiles (Afom).
“La France est en avance sur le sujet”, s’est toutefois félicité Rémy Heitz,
délégué interministériel à la Sécurité routière, en soulignant que “certains
pays européens n’ont pas de réglementation concernant l’usage du téléphone
mobile au volant”.