[22/06/2006 06:14:57] PARIS (AFP) L’économie française navigue actuellement à un “rythme de croisière” favorable, avec une croissance prévue de 2% cette année, et devrait poursuivre sur cette voie au moins jusqu’au début de l’année 2007 si aucun écueil imprévu ne vient barrer sa route, a estimé mercredi l’Insee. La croissance du Produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 2% à la fin de l’année (contre 1,2% en 2005), soit +0,6% par trimestre, indique l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa note trimestrielle de conjoncture publiée mercredi. La conjoncture française continue d’être portée par la vigueur de la consommation des ménages, comme l’a illustré le chiffre de mai, publié quelques heures auparavant, ont-ils expliqué. Ce dynamisme s’explique “en particulier (par) l’effet Coupe du Monde, mais plus généralement (…) par un pouvoir d’achat un peu mieux orienté, et surtout par la baisse du taux de chômage qui permet aux ménages de baisser leur taux d’épargne”, a souligné Michel Devilliers, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Le taux de chômage devrait poursuivre sa décrue pour atteindre 9% à la fin de l’année (contre 9,3% en avril), selon l’Insee. Le gouvernement vise pour sa part un taux sous la barre des 9% d’ici la fin de l’année. L’Insee table sur la création nette de 196.000 emplois (contre 99.000 en 2005), dont 75.000 dans le secteur marchand (contre 63.000). Le secteur de la construction demeure “très solide”, ceux du commerce et des services “porteurs”, l’industrie en revanche est “fragile”, selon l’Insee. L’économie française bénéficie également d’une “activité mondiale extrêmement dynamique, aussi bien en Asie qu’aux Etats-Unis et même en zone euro”, a ajouté M. Devilliers. Pour la France, c’est surtout la reprise économique en Allemagne qui joue un rôle prépondérant, et devrait permettre aux exportations comme aux importations d’afficher de forts taux de croissance (10,5% chacun) cette année. Enfin l’inflation demeure sous contrôle, elle ne devrait afficher que 1,8% au compteur à la fin de l’année en dépit des effets de la hausse du prix du pétrole. Une telle performance serait compatible avec les ambitieux objectifs de réduction de la dette et du déficits publics français, a estimé M. Devilliers. “Le panorama n’est pas uniformément rose”, a-t-il toutefois reconnu, rappelant les risques que constituent la hausse des prix du pétrole, les tensions sur les taux de change et les marchés financiers, ainsi que le resserrement progressif de la politique monétaire des banques centrales. L’Insee table ainsi sur une poursuite de la hausse des taux de la Banque centrale européenne à 3,25% d’ici à la fin de l’année (contre 2,75% actuellement). En revanche, les intentions de la Réserve Fédérale américaine sont actuellement plus difficiles à décrypter, même si la tendance demeure à la hausse pour le moment, a noté M. Devilliers. Reste que pour 2007, les perspectives demeurent globalement favorables, a-t-il souligné. “Nous terminons l’année sur un rythme de 0,6% par trimestre en termes de croissance. Il n’y a pas lieu de penser que l’on aura un infléchissement de ce rythme tendanciel de croissance sur le début 2007. L’environnement mondial bien qu’en léger ralentissement notamment aux Etats-Unis devrait continuer de nous tirer”, a-t-il dit. |
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