EADS : la France tente de résoudre la crise, la structure du groupe en question

 
 
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Les co-président d’EADS Manfred Bischoff (d) et Arnaud Lagardère, le 4 mai 2006 à Amsterdam (Photo : Marquardt )

[22/06/2006 16:37:37] PARIS (AFP) Le gouvernement français s’efforçait jeudi de résoudre la crise qui secoue EADS, en réunissant les principaux actionnaires français et allemands et les dirigeants du groupe, ministres et parlementaires évoquant une réorganisation du groupe et de sa direction.

Le ministre de l’Economie Thierry Breton a reçu jeudi après-midi à Bercy le coprésident allemand du conseil d’administration d’EADS, Manfred Bischoff, qui représente l’actionnaire allemand DaimlerChrysler, après avoir vu mercredi le coprésident exécutif Noël Forgeard et mardi l’homologue français de M. Bischoff, Arnaud Lagardère.

Bercy n’a pas souhaité faire de commentaires sur ces rencontres, mais selon une source proche du dossier, une nouvelle réunion des quatre principaux dirigeants d’EADS, comme celle qui a eu lieu lundi, devrait se dérouler “la semaine prochaine, plutôt à Munich”.

Côté français, les représentants de l’Etat et du groupe Lagardère doivent se voir mardi.

La polémique financière après la chute du cours de l’action la semaine dernière s’est élargie jeudi au delà des plaintes des petits porteurs.

La Caisse des dépôts, qui s’est engagée à acquérir 2,25% d’EADS, sur la participation de Lagardère mise en vente début avril, pourrait saisir la justice si cette opération n’avait pas été réalisée “dans de bonnes conditions de transparence”, a déclaré jeudi à l’AFP un proche du dossier à la CDC.

Au cours actuel, la Caisse devrait enregistrer une “moins-value virtuelle” de plus de 200 millions d’euros par rapport au prix d’achat (32,60 euros par action).

Pour la Caisse nationale des Caisses d’Epargne qui a également souscrit à cette opération au même prix, la moins-value serait mathématiquement de près de 48 millions.

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Le coprésident exécutif français d’EADS, Noël Forgeard, à Paris, le 9 janvier 2006 (Photo : Pierre Andrieu)

Plus globalement, la question de la réorganisation du groupe était jeudi au centre des débats. Parmi les pistes possibles figurent le remplacement de Noël Forgeard, qui relance la rumeur récurrente de l’arrivée de Louis Gallois, le PDG de la SNCF, à la tête d’EADS.

“L’agenda de Louis Gallois n’est pas modifié”, a-t-on martelé à la SNCF.

La remise en cause de la bicéphalie du groupe ou encore une plus grande intégration d’Airbus au sein d’EADS sont également évoquées

Dans ce cadre, Noël Forgeard pourrait effectuer une mission chez Airbus pour tenter de résoudre les problèmes de l’A380, selon la presse économique. Mais l’hypothèse semble peu probable, compte tenu de la position fragilisée du coprésident et de l’hostilité vraisemblable de la partie allemande.

Côté français, gouvernement et parlementaires évoquaient avec insistance la nécessité de réorganiser le groupe et sa direction.

“On va voir si la gouvernance fonctionne bien” a expliqué M. Breton.

La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a réclamé des mesures face aux “carences de gouvernance” chez EADS, selon son porte-parole. Et la remise en cause de l’actuelle direction bicéphale n’est “pas un tabou” a-t-il ajouté.

L’opposition a par ailleurs de nouveau demandé la démission de M. Forgeard qui ne “peut pas rester à son poste”, selon le député socialiste français Henri Emmanuelli.

Et le député UMP Nicolas Dupont-Aignan a exigé que soit créée “sans délai une mission d’information parlementaire” sur EADS.

Tout changement chez EADS devra tenir compte du calendrier du groupe: salon aéronautique de Farnborough (Royaume-Uni) à la mi-juillet, résultats semestriels le 27 juillet, sans oublier le remaniement prévu du programme A350 face aux critiques des clients.

“Après les vacances, il peut y avoir des changements d’organisation, des hommes et des structures”, confie une source proche du dossier.

 22/06/2006 16:37:37 – © 2006 AFP