[22/06/2006 20:59:07] WASHINGTON (AFP) Les autorités américaines et britanniques enquêtent actuellement sur plusieurs compagnies aériennes qu’elles soupçonnent d’entente sur les tarifs facturés aux passagers, a-t-on appris jeudi. Le département américain de la Justice (DoJ) a confirmé ce qu’annonçait plus tôt dans la journée depuis Londres British Airways (BA), l’un des transporteurs visés. Gina Talamona, porte-parole du DoJ, a précisé que l’enquête aux Etats-Unis sur “d’éventuelles pratiques anti-concurrentielles” dans l’aérien concernait également les prix du transport de fret. Elle n’a pas précisé, concernant le fret, s’il s’agissait d’une nouvelle enquête ou de la poursuite des investigations lancées en février en direction de plusieurs compagnies européennes dont Air France, BA et Lufthansa. Selon des analystes interrogés à Londres, une nouvelle enquête menée conjointement par les régulateurs américains et britanniques concerne plus particulièrement le trafic entre les aéroports d’Heathrow à Londres et JFK à New York, qu’assurent BA, Virgin Atlantic, United Airlines et American Airlines. D’après ces analystes, elle concerne en particulier les surtaxes que ces quatre compagnies ajoutent aux prix des billets depuis deux ans pour compenser la cherté du carburant. L’annonce de cette enquête a suscité l’inquiétude des investisseurs à la Bourse de Londres, où l’action BA a terminé sur un recul de 5,91% à 346 pence. A Wall Street les actions d’American et United ont en revanche bien résisté, gagnant chacune environ 1%. Ces deux compagnies américaines ont indiqué qu’à leur connaissance elles n’étaient pas la cible de l’enquête. American a toutefois précisé avoir été assignée devant une juridiction fédérale pour s’expliquer. “American Airlines a reçu une citation à comparaître devant une chambre d’accusation fédérale (grand jury) dans le cadre de l’enquête du département de la Justice sur de présumées fixations de prix dans le transport aérien de passagers”, a écrit la compagnie dans un communiqué. American et United ont assuré qu’elles allaient collaborer pleinement avec les enquêteurs. A Londres, l’Office of Fair Trading (OFT), le régulateur britannique de la concurrence, a confirmé avoir procédé à une perquisition au siège de British Airways le 13 juin dans le cadre de ces investigations, sans donner le nom des autres compagnies visées. L’enquête de l’OFT ne fait que commencer “et rien n’indique pour le moment qu’il y ait eu infraction à la législation sur la concurrence”, a ajouté l’organisme. Une autre compagnie britannique, Virgin Atlantic, propriété de l’homme d’affaires Richard Branson et de Singapore Airlines, a indiqué qu’elle était “au courant” de l’enquête et qu’elle “aidait les autorités en leur fournissant des informations”, sans vouloir dire si elle était visée ou non. La compagnie scandinave SAS a affirmé “à 100%” ne pas être concernée par l’affaire. L’allemande Lufthansa et la suisse Swiss ont déclaré ne pas être au courant de l’enquête. Pour la banque Morgan Stanley, le fait que ces compagnies ne soient pas visées aujourd’hui et que la Commission européenne ne soit pas partie prenante montre que l’affaire porte sur le trafic transatlantique que seules BA, Virgin Atlantic, United Airlines et American Airlines peuvent assurer à Heathrow. “Les surtaxes carburant, ainsi que leur surtaxes pour l’assurance et la sécurité, apparaissent presque identiques chez toutes ces compagnies”, a déclaré Mark Thompson, analyste de Morgan Stanley, ajoutant que “c’est là-dessus que l’OFT est en train d’enquêter”. Selon Mark Thompson, si l’entente est avérée, les compagnies pourraient encourir une amende d’un montant égal à environ 10% de leur chiffre d’affaires. |
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