[24/06/2006 16:06:30] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a connu une semaine en dents de scie, les opérateurs hésitant à prendre position avant la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine mercredi et jeudi, qui devrait alors annoncer un nouveau relèvement de son taux directeur. Lors de la semaine écoulée, l’indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a perdu 0,23%, terminant vendredi à 10.989,09 points. L’indice composite du Nasdaq a perdu 0,40% par rapport à vendredi dernier, à 2.121,47 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a cédé dans le même intervalle 0,56%, à 1.244,50 points. Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans s’est nettement tendu, à 5,228% contre 5,052% vendredi dernier, et celui du bon à 30 ans a progressé à 5,257% contre 5,157%. Les indices ont fait cette semaine du yoyo, le Dow Jones perdant par exemple 0,66% lundi, pour regagner 0,30% mardi et 0,95% mercredi, avant de reperdre 0,54% jeudi et 0,27% vendredi. Les investisseurs ont hésité à prendre des positions claires, dans l’attente de la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) les 28 et 29 juin prochains. L’indécision et l’incertitude ont ainsi dominé au cours des dernières séances, et seuls quelques résultats de sociétés ressortis au-dessus des attentes, comme ceux de Morgan Stanley ou de FedEx mercredi, ont permis aux indices de progresser. Si la majorité des économistes s’attendent à ce que la Fed relève ses taux directeurs de 25 points de base jeudi prochain, pour les porter à 5,50%, certains croient désormais possible une hausse de 50 points de base d’un coup. Une incertitude que Stephen Gallagher, de la Société Générale, a attribué en partie à “la mauvaise communication” de la Fed et aux récents revirement dans les propos de Ben Bernanke, son président. Mais plus encore que le niveau des taux, c’est la teneur du communiqué accompagnant la décision de la Fed, qui comme à l’ordinaire, sera guettée par les opérateurs. “Le marché regardera très attentivement si la Fed évoque le signal de la fin du resserrement de sa politique monétaire”, ont souligné les analystes de Lehman Brothers dans une note. Et, ont-ils ajouté, alors que la Fed a relevé ses taux à 16 reprises depuis juin 2004, “de plus en plus d’intervenants craignent qu’elle ne vise trop haut” dans ses hausses, qui visent à juguler l’inflation. Les hausses de taux d’intérêt ont en effet aussi pour effet de ralentir l’activité économique et donc de peser sur la Bourse. “Si la Fed porte ses taux jusqu’à 5,75%, cela pourrait peut-être sérieusement freiner la croissance”, ont estimé les économistes de Lehman Brothers. Pour la semaine prochaine, Marc Pado, analyste de Cantor Fitzgerald, attendait néanmoins un léger rebond de Wall Street: “Quoique que dise la Fed, ce ne sera plus un sujet de préoccupation pour les marchés”, a-t-il estimé. Selon lui, le communiqué final devrait laisser entendre, comme la dernière fois, que la Fed agira en fonction des chiffres de la croissance. Les prochains indicateurs américains permettront de juger si la croissance américaine demeure solide et si les pressions inflationnistes s’atténuent, un scénario susceptible de freiner l’empressement de la Fed à relever encore ses taux. Le marché attend notamment la semaine prochaine les ventes de logements neufs et anciens en mai (lundi et mardi respectivement), la confiance des consommateurs en juin (mardi), l’estimation finale de la croissance au premier trimestre (jeudi), avant l’indice de confiance de l’Université du Michigan et l’indice PMI de Chicago (vendredi). En outre, “en cette fin de trimestre, les opérateurs devraient réajuster leurs portefeuilles en fonction des valeurs qui ont le mieux progressé dernièrement, ce qui a généralement un effet haussier sur les marchés”, a souligné M. Pado. |
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