[26/06/2006 10:35:09] PARIS (AFP) Le moral des industriels français s’est inscrit en baisse en juin pour le deuxième mois consécutif, l’indicateur s’établissant à 107 points contre 108 (révisé) en mai, a indiqué lundi l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). “Les chefs d’entreprise interrogés en juin confirment la légère inflexion de la conjoncture industrielle observée le mois dernier”, note l’Insee dans un communiqué. “L’indicateur synthétique du climat des affaires se replie mais reste néanmoins à un niveau assez élevé”, ajoute l’Insee. L’indicateur s’était déjà inscrit en légère baisse en mai à 108 points (révisé en hausse d’un point) contre 109 en avril. “Le rythme de l’activité passée s’est stabilisé” dans l’industrie manufacturière, selon l’Insee. Parallèlement, “les stocks de produits finis se sont allégés” et “les carnets de commandes, étrangers en particulier, se dégarnissent, même s’ils restent bien fournis”, explique l’Insee. “Dans ces conditions, les perspectives personnelles de production continuent de fléchir, laissant augurer un plafonnement de l’activité à court terme”, poursuit l’institut statistique. Le solde d’opinion des perspectives personnelles de production recule ainsi de 4 points, de 13 en mai à 9 en juin. A 107, l’indicateur reste cependant au-dessus du niveau de 100, qui est sa moyenne de longue période, et les économistes ont relativisé la baisse du climat des affaires en juin. Mathieu Kaiser, de BNP Paribas, relève ainsi que les perspectives personnelles et générales de production “se sont détériorées, en ligne avec des carnets de commandes jugés moins garnis qu’en mai”, mais voit “une conjoncture toujours porteuse malgré son infléchissement”. Le moral des industriels “se situe toutefois à un niveau toujours satisfaisant, laissant ainsi espérer un léger décollage de la production industrielle au cours des prochains mois”, considère également Alexandre Bourgeois, pour Natexis Banques Populaires. “L’amélioration de la conjoncture dans l’industrie marque un temps d’arrêt après une année de hausse quasi ininterrompue et vient rappeler que la situation dans le secteur reste fragile”, rappelle cependant Nicolas Claquin, économiste de HSBC France, qui juge qu'”un tassement de l’activité pourrait intervenir au 2ème trimestre dans l’industrie”. Mais il n’y a “rien d’affolant encore puisque le climat des affaires reste à un niveau supérieur à sa moyenne de long terme”, ajoute-t-il. S’agissant des perspectives générales de production, l’opinion des chefs d’entreprise relative au contexte économique dans l’industrie apparaît “un peu moins optimiste”, écrit l’Insee. Enfin, la hausse des prix de vente des produits manufacturés “pourrait encore s’accentuer un peu dans les prochains mois”, selon l’enquête. Ce dernier point est relevé par plusieurs économistes, à l’instar de Mathieu Kaiser qui souligne que les anticipations de hausse des prix “ont continué de se renforcer, et sont au plus haut depuis février 2005”. “Cela conforte nos attentes d’une accélération – limitée – de l’inflation sous-jacente au cours du second semestre”, indique-t-il. “Les industriels sont tentés aujourd’hui de mener une politique davantage tournée vers la reconstitution d’une partie de leurs marges, avec des conséquences éventuelles à terme sur l’inflation”, juge Nicolas Claquin. Dans le secteur des biens intermédiaires, les perspectives personnelles de production “laissent augurer une accélération de l’activité au cours des prochains mois”, estime l’Insee (le solde d’opinion passant de 11 en mai à 14 en juin). En revanche, les perspectives personnelles de production fléchissent dans le secteur des biens d’équipement (solde d’opinion reculant de 28 à 22) et restent pessimistes dans l’automobile (solde passant de -19 à -22). Les industriels de la branche des biens de consommation ont également des perspectives personnelles de production en repli (de 13 en mai à -2 en juin). |
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