Vers une institution de financement en 2010 ?

Par : Tallel
 
 

signature240.jpgLa joie était à son comble le samedi 24 juin 2006 au siège d’enda
inter-arabe à la Cité Ettadhamen. Et pour cause : l’ONG venait de signer un
accord de prêt avec la Banque européenne d’investissement (BEI), à des
conditions très favorables, et ce au travers de la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FEMIP).

Le montant du prêt s’élève à 750.000 euros, soit l’équivalent de 1.250.000
dinars, un fonds qui servira à renforcer le capital d’enda inter-arabe et du coup,
lui permettra d’étendre ses opérations de microcrédits dans les zones
défavorisées à travers tout le territoire tunisien.

Rappelons que l’accord a été paraphé par le Vice-président de la BEI, M.
Philippe de Fontaine Vive, d’une part, et Mme Essma Ben Hamida,
co-directrice d’Enda inter-arabe, d’autre part.

Le fait est suffisamment rare pour être souligné, car c’est la première ONG
à bénéficier d’un financement de la BEI en Tunisie. Et s’il en a été ainsi,
c’est parce que l’institution européenne a jugé que enda inter-arabe est
suffisamment solide pour mériter son appui. Par cet accord en tout cas, la
Banque dément de façon formelle le diction selon lequel ‘’les banques ne
prêtent qu’aux riches’’, d’autant que l’ONG ne finance que des projets
sociaux.

Il faut dire que inda inter-arabe a axé son action sur l’aide à ceux qui ont
voulu se passer de l’aide, ceux qui veulent s’en sortir… Car, même si les
prêts qu’elle accorde sont modestes, ils n’en constituent pas moins un
véritable ascenseur social. D’ailleurs, le vice-président de la BEI, M.
Philippe de Fontaine Vive, n’a pas manqué de souligner que ‘’Vous constituez
(enda inter-arabe) pour nous une chance… et notre appui s’inscrit dans le
sens de vous aider à améliorer votre savoir-faire et votre technologie
financière… Ce projet constitue un excellent exemple de complémentarité
entre les interventions de la Commission et de la BEI dans le secteur de la
microfinance, les subsides de la Commission ont permis le développement
d’Enda en une institution de microfinance rentable et ce financement de la
BEI lui permettra de poursuivre sa croissance et donnera aux banques
locales, qui ne participent encore que de façon très marginale à son
financement, un signe de confiance dans les perspectives et la solidité de Enda’’.

C’est sans doute pour cette raison que l’accord stipule que ‘’ce financement
de la BEI est assorti d’une assistance technique financée par le fonds de
soutien de la FEMIP sur le budget MEDA de la Commission européenne qui
permettra à Enda d’optimiser son organisation pour gérer au mieux sa
croissance et réussir son intégration durable dans le secteur financier
local’’.

Au cours de la conférence qui a suivi la signature, beaucoup de points ont
été évoqués, essentiellement les conditions de remboursement du prêt en
question et sa durée, l’éventualité de la transformation de l’ONG en une
banque de financement, de la modestie des prêts consentis …

Concernant les conditions de remboursement, Mme Essma Ben Hamida a souligné
que le prêt est en euros, mais Enda va rembourser en dinars tunisiens au
taux d’aujourd’hui, entendre par là que c’est la BEI qui prendra en charge le risque
de change. Quant à la durée, elle est de huit ans, a-t-elle précisé.

Mais Enda inter-arabe va-t-elle se transformer en banque ? Pas tout à fait,
mais elle pourrait évoluer et se diriger plutôt vers une institution
financière –en partenariat avec d’autres organismes- pour financer des
projets purement sociaux, et ce dès qu’elle aura acquis suffisamment
d’expertise financière. Au niveau de Enda, on estime que cela pourrait
intervenir à l’horizon 2010.

 

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A propos de Enda inter-arabe

Enda inter-arabe est une ONG internationale de développement à but non
lucratif, membre de la famille ENDA Tiers-Monde (basée à Dakar, au Sénégal)
et présente dans 21 pys à travers le monde.

Créée en 1990 et proposant des services de services de microcrédit depuis
une quinzaine d’années, Enda inter-arabe a su développer son activité et
assurer sa pérennité grâce à l’application des ‘’bonnes pratiques’’.
Elle est également membre fondateur du réseau de la microfinance pour les
pays arabes, SANABEL, et membre de Planet Finance.

Point de vue réalisations : l’ONG a accordé environ 140.000 prêts ;, 45.000
micro-entrepreneurs (dont 86% de femmes) ont obtenu au moins un prêt, avec
une valeur cumulée qui s’élève à quelques 60 millions de dinars aujourd’hui
; le taux de remboursement est de 99% (un chiffre qui fera pâlir plus d’un
banquier) ; elle emploie 180 personnes en permanence, et compte 26 agences
dans les quartiers populaires du Grand Tunis, Jendouba, Béja, Siliana, El
Kef, Sousse, Kasserine Gabès, Sfax…


T
.B.