[27/06/2006 12:04:57] PARIS (AFP) L’association UFC-Que Choisir a dénoncé mardi les frais exorbitants de sortie exigés par les banques aux clients souhaitant les quitter, demandant au ministre des Finances Thierry Breton de se saisir du problème. “Le taux d’attrition (taux de changement de banque) est particulièrement faible dans la banque. Très peu de clients changent de banque, alors que le taux d’attrition est de 15% dans l’assurance et de 20% chez les opérateurs mobiles”, a indiqué Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir, au cours d’une conférence téléphonique. “La thèse souvent soutenue est celle du client satisfait. Mais cette thèse ne tient pas”, a jugé M. Bazot, pour qui cette situation traduit plutôt une “fidélité forcée”, puisque le client “ne peut pas changer de banque” à cause des coûts de sortie élevés. Le client souhaitant changer de banque est confronté à deux problèmes. Le premier concerne le manque d’information délivrée par les banques sur leurs tarifs en général, ce qui empêche le client de pouvoir comparer les offres entre différents établissements. Le second problème porte sur le niveau “exorbitant” des frais dont le client doit s’acquitter, s’il souhaite quand même changer de banque. En particulier, UFC-Que Choisir évoque les frais de transfert et le non-remboursement de certains produits (cartes bancaires, forfaits …) au prorata temporis, alors que c’est le cas dans l’assurance, a souligné Nicole Perez, trésorière d’UFC-Que Choisir, à la tête de la commission banque-finance.
La clôture de compte en elle-même est gratuite, notamment pour les comptes de dépôt et les comptes sur livret (Codevi, Livret A …). Cependant le transfert des contrats de type Plan d’épargne logement (PEL) ou plan d’épargne en actions (PEA) est onéreux. UFC-Que Choisir donne l’exemple de LCL-Crédit Lyonnais, qui facture 68 euros par PEL transféré et 77,5 euros pour un plan d’épargne populaire. L’association de consommateurs a calculé que l’ensemble des coûts de sortie s’élève à 350 euros. Dans ce contexte, l’association a adressé mardi une lettre au ministre des Finances. “Nous demandons au ministre que le secteur bancaire soit enfin astreint à l’obligation de fournir une facture à ses clients. Cela va permettre au client de savoir combien lui coûte sa banque”, a dit M. Bazot. Cette facturation ne devrait pas être intégrée dans le relevé mais être séparée, afin de rendre lisible le coût des services de la banque à ses clients. En outre, prenant exemple sur la Grande-Bretagne, UFC-Que Choisir demande au ministre la mise en place d’un service payant régulé, pour faciliter la gestion du transfert. En Angleterre toutefois, ce service de transfert pris en charge par la banque d’accueil, est gratuit. “Tant que les coûts de sortie existent, la concurrence entre les banques ne peut pas jouer”, a conclu Vanessa Dagan, chargée de mission au service banque-assurance. L’association s’est penchée sur le problème en début d’année, au moment où, opposée à des facturations jugées “économiquement injustifiées”, elle avait décidé de quitter sa banque CIC. Elle a alors été confrontée à des coûts de sortie “exorbitants”, selon M. Bazot, qui a invité mardi les clients de CIC à la quitter. “En demandant aux clients de quitter le CIC, on comprend qu’il s’agit d’un acte courageux, militant, mais parfois, il faut savoir manifester, même si c’est coûteux”, a-t-il dit. |
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