France : ruée sur l’internet pour s’approprier territoire et patrimoine

 
 
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Un chercheur de l’IGN procède à la numérisation d’une photographie aérienne de Paris, le 16 juin 2006 à Creil (Photo : François Guillot)

[27/06/2006 14:48:44] PARIS (AFP) Les sites “Géoportail” de l’IGN et “Archives pour tous” de l’Ina ont suscité à quelques semaines d’intervalle une ruée de millions de Français sur un internet devenu un outil inattendu pour redécouvrir son territoire et son patrimoine, même s’il reste bridé par la technique.

Le premier site permet un survol panoramique ou rapproché de l’hexagone, le second propose une offre à 80% gratuite de 10.000 heures d’archives de l’Institut national de l’audiovisuel.

“Ce plébiscite, déclare Bertrand Lévy, directeur général de l’IGN à l’origine de Géoportail, est un élément très positif pour l’exercice de la citoyenneté, il y a là une façon d’accéder à l’information publique, une envie de découvrir son pays, son environnement et son territoire”.

“Au début, les gens vont voir leur maison, celle de leurs voisins, et ils comprennent vite qu’ils peuvent aussi repérer le lieu de leurs vacances pour vérifier si la maison de location n’est pas en bordure d’une autoroute par exemple”, explique Emmanuelle Dormond, à la direction de la communication de l’IGN.

Pour le PDG de l’Institut national de l’Audiovisuel, Emmanuel Hoog, “il y a a dix millions d’internautes équipés de l’ADSL en France, pour une offre de 95% de texte et 5% d’image et de son de mauvaise qualité ou piratés”.

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Bertrand Lévy, directeur général de l’IGN, lors de la présentation à la presse du site “Géoportail” le 23 juin 2006 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

Or “les deux grands services publics à la française que sont l’Ina et l’IGN sont des pionniers sur cet espace qui s’appelle internet, où ils arrivent avec beaucoup d’images et de sons documentés, référencés, éditorialisés (…) et accessibles gratuitement”, déclare-t-il.

“Géoportail” restait pour sa part inaccessible mardi à la grande majorité des internautes, pressés de zoomer sur leur village natal, leur maison de campagne, le Mont Saint Michel ou le Stade de France.

Sur les 13 millions de clics comptabilisés sur les deux premiers jours par l’IGN, depuis vendredi, seulement 20% avaient pu ouvrir le sésame du territoire national.

“Géoportail” a été victime de son succès, piégé par un sous-dimensionnement de ses capacités de connexion et de montée en charge, ses serveurs d’hébergement n’étant calibrés que pour accueillir un millier de visiteurs simultanément.

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Le PDG de l’INA, Emmanuel Hoog, le 27 mai 2003 à Bry-sur-Marne (Photo : Pierre Verdy)

Le 27 avril, le lancement du site “Archives pour tous” avait provoqué le même raz-de-marée sur la planète internet.

Fort jusque là d’une moyenne de croisière de 350.000 visiteurs par mois sur son site institutionnel, l’Ina a été en effet dès son lancement submergé par la déferlante de quelque trois millions de clics sur son dernier né du web.

En mai, “Archives pour tous” captait encore 350.000 visiteurs par jour pour six millions de pages vues quotidiennement. Et sur l’ensemble du mois, dix millions et demi de visiteurs ont consulté près de 60 millions de pages d’archives audiovisuelles.

En tête du palmarès des téléchargements pointés sur la période, les trois premiers épisodes du dessin animé culte “les Shadoks” étaient talonnés par l’émission “yéyé”, “Age tendre et tête de bois”, les actualités cinématographiques sur la contestation au Quartier latin en mai 1968, et l’hommage d’André Malraux à Jean Moulin au Panthéon en 1964.

GéoportailArchives de l’INA

 27/06/2006 14:48:44 – © 2006 AFP