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[27/06/2006 21:27:54] DETROIT (AFP) Le succès du plan de départs volontaires de General Motors (GM) accélère sensiblement la vaste restructuration du numéro un mondial de l’automobile en Amérique du Nord, même si toutes les inquiétudes ne sont pas levées sur son avenir. Quelque 35.000 salariés de GM –soit plus de 10% du total de ses employés au niveau mondial et plus de 23% de ceux aux Etats-Unis– ont souscrit au programme de départs volontaires négocié avec les syndicats aux Etats-Unis afin de réduire la voilure. Cette annonce de GM, qui lui fait gagner deux ans sur le calendrier initial des suppressions de postes, a néanmoins suscité des commentaires très mitigés de la communauté financière. Les départs volontaires sont “le signe de fondamentaux faibles, pas celui d’un redressement”, selon Robert Barry, analyste de Goldman Sachs. L’agence de notation financière Standard and Poor’s a maintenu la note de dette principale (“B”) “sous surveillance négative”, ce qui signifie qu’elle pourrait encore l’abaisser prochainement. SP s’inquiète surtout de l’exposition de GM à la crise financière de son ex-filiale Delphi, “le problème le plus pressant à court terme”, a dit l’agence dans un communiqué. L’équipementier automobile Delphi, actuellement placé sous la protection de la loi sur les faillites, a demandé à la justice de révoquer ses contrats de travail mais aussi de “rejeter des contrats d’approvisionnement non rentables avec GM”, rappelle SP. Les prochaines audiences auront lieu le 11 août. La banque Citigroup a maintenu à “vendre” sa recommandation sur l’action GM. C’est visiblement l’avis qui a été le plus suivi par les investisseurs: l’action a fini sur un recul de 6,67% à 25,90 dollars mardi à Wall Street, accentuant même ses pertes par rapport à la mi-journée (-4,8%). Les ventes de GM en juin s’annoncent “faibles à tous points de vue”, d’après Citigroup, qui prédit un recul de 7% par rapport aux volumes écoulés sur le même mois de 2004. De manière générale, les risques auxquels est encore confronté GM n’autorisent pas à conclure que la crise est surmontée. John Murphy, de Merrill Lynch, les énumère: “une contraction des approvisionnements (ceux venant de Delphi en particulier), des pertes de parts de marché, des prix de l’essence en hausse, des tarifications désavantageuses, un repli cyclique des ventes etc…” M. Murphy souligne toutefois que les dernières annonces venues de Delphi représentent “un grand soulagement” pour la structure de coûts de l’équipementier. Quelque 12.600 salariés de Delphi soit environ un tiers de ses effectifs totaux ont également accepté le départ volontaire qui leur était proposé, d’après des résultats préliminaires. GM, qui a accusé en 2005 une perte nette de 10,6 milliards de dollars, avait annoncé en novembre son intention de supprimer jusqu’à 30.000 emplois d’ici à 2008. Le groupe prévoit désormais d’atteindre cet objectif au 1er janvier 2007. Selon Himanshu Patel, de la banque JP Morgan, GM va perdre dès cette année 25% de sa main d’oeuvre employée à l’heure aux Etats-Unis, alors qu’avec le rythme normal des départs en retraite il lui aurait fallu “trois à quatre ans”. Cet analyste souligne que le nombre de candidats au départ dépasse les effectifs actuellement employés “dans les onze usines” promises à la fermeture d’ici à 2008. C’est le signe selon lui qu'”un ou deux autres sites d’assemblage majeurs vont être fermés dans le futur” même si le PDG de GM Rick Wagoner a affirmé lundi que le plan de réduction des capacités de production n’était pour le moment pas modifié. |
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