[28/06/2006 16:30:26] PARIS (AFP) Les Français ont dépensé plus en moyenne en 2005 pour leurs voitures sous l’effet de l’envolée des prix du carburant, même s’ils ont cherché à maîtriser leur consommation, selon une étude présentée mercredi par la Fédération française des Automobile-Clubs (FFAC). “Les automobilistes français ont adapté leurs comportements d’achat et d’usage, soit en se tournant vers des modèles plus économes en carburant, soit en roulant moins. Sinon, leur budget aurait explosé”, a expliqué à l’AFP la déléguée générale de la FFAC Josyane Gorgibus. Si “pour l’instant, les automobilistes ont des possibilités d’action pour maîtriser leurs dépenses, nous approchons peut-être de la capacité maximale d’adaptation. Le risque est que les ménages aux revenus les plus faibles avec un besoin absolu de la voiture finissent par être pénalisés”, a-t-elle ajouté. Le président de la FFAC Christian Gerondeau a plaidé pour “une baisse de la TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers, ndlr) en cas de forte variation du prix du pétrole brut pour préserver l’accès à la mobilité des catégories sociales les plus modestes”. Outre le carburant, l’entretien des voitures a coûté plus cher en 2005 pour cause de hausse du coût de la main d’oeuvre et du prix des pièces, l’assurance et aussi les frais de garage. Les frais financiers ont baissé, “peut-être pour la dernière année”, selon la fédération. En 2005, le budget annuel “type” du possesseur d’une voiture essence, une Renault Clio achetée neuve, a augmenté de 4,2% comparé à 2004, après trois années stables, pour atteindre 4.784 euros, avec 10.320 km parcourus. La hausse du prix du super sans plomb 95 (+10%) a eu plus d’effet que la baisse du kilométrage moyen (-6,5%). La FFAC a présenté devant la presse les dépenses d’un deuxième automobiliste type, roulant en Peugeot 307 diesel, sachant que la moitié du parc automobile français carbure désormais au gazole. Avec 19.490 km parcourus (-1,2%), son budget a baissé de 4% à 7.262 euros, mais surtout parce que le modèle de référence est moins gourmant en carburant que le précédent. Le propriétaire d’une Clio d’occasion de plus de quatre ans, roulant à l’essence et relativement peu (10.000 km par an) a déboursé 2.307 euros, soit un budget en hausse de 1,3% comparé à 2004. Cet automobiliste soucieux d’économiser sur tous les postes de dépenses a réussi à atténuer la flambée du carburant par la forte baisse des prix d’achat de voitures d’occasion ainsi que des frais financiers, selon la fédération.
Quant au possesseur d’une voiture haut de gamme neuve et diesel, du type Peugeot 607, son budget a crû de 5,4% à 14.319 euros pour 35.000 km parcourus. Pour la première fois, le prix de revient au km de cette grosse cylindrée est supérieur de 9,7% à celui de la 307, a souligné la FFAC. Cet automobiliste gros rouleur “a pris de plein fouet l’augmentation du poste carburant”, selon la FFAC. Les budgets diffèrent sensiblement entre les 22 régions françaises, avec un écart de 15% entre la plus économe et la plus dispendieuse selon les tarifs d’assurance, d’entretien ou de garage. Sans surprise, l’Ile-de-France et Provence-Alpes Côte d’Azur sont les plus chères pour l’automobiliste, avec un budget supérieur à 5.000 euros pour les franciliens. A l’inverse, la Bourgogne et le Poitou-Charentes sont en-deça des 4.400 euros annuels. Comparé à la Grande-Bretagne et à l’Allemagne, où les automobilistes ont généralement des modèles plus gros et roulent davantage, le budget français reste le moins élevé, a noté la FFAC, en déplorant cependant qu’il soit le plus taxé. |
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