Severstal va faire une “offre supplémentaire” sur Arcelor

 
 
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Le PDG de Severstal, Alexeï Mordachov, le 26 mai 2006 à Luxembourg (Photo : Stéphane de Sakutin)

[28/06/2006 16:54:33] PARIS (AFP) Le groupe sidérurgique russe Severstal va faire une “offre supplémentaire” sur son concurrent Arcelor pour tenter d’éviter qu’il ne fusionne avec Mittal Steel, a indiqué mercredi un député français, après avoir auditionné le PDG de Severstal à Paris.

“Alexeï Mordachov (PDG de Severstal) a dit être déçu, mais il n’a pas renoncé” malgré l’annonce du projet de mariage Arcelor/Mittal, a déclaré à la presse Leonce Deprez, secrétaire de la commission des affaires économiques de la chambre des députés français, et membre du parti gouvernemental UMP.

“Il a dit qu’il ferait une offre supplémentaire. Il a dit qu’il complèterait certainement son offre par une offre complémentaire, très prochainement, je pense”, a-t-il ajouté.

M. Mordachov a été auditionné jeudi après-midi à huis clos par la commission réunissant des députés français mais ne s’est pas exprimé lui-même à sa sortie.

Arcelor a accepté dimanche un projet de fusion avec son rival Mittal Steel pour former un géant mondial de l’acier, renonçant du même coup à un projet de rapprochement avec Severstal initié auparavant. Cette volte-face a suscité l’amertume en Russie, où la presse a évoqué une surenchère possible de Severstal.

De son côté, le président de la commission, Patrick Ollier, a expliqué devant les journalistes que M. Mordachov mettait “tout en oeuvre” pour faire son offre d’ici vendredi.

Vendredi, les actionnaires d’Arcelor doivent se prononcer lors d’une assemblée générale extraordinaire sur l’accord liant Severstal et Arcelor.

La direction d’Arcelor compte obtenir un vote contre afin de résilier ce contrat passé fin mai dans l’espoir alors contrer l’offre de Mittal considérée comme hostile. Depuis Arcelor et Mittal se sont mis d’accord pour un rapprochement amical.

Selon M. Ollier, le patron russe a toutefois reconnu qu’il n’en avait pas forcément les moyens financiers.

“Il a dit que le financement était un problème difficile”. “Il a en tous cas l’intention d’aller jusqu’au bout”, a affirmé M. Ollier.

Au cours de l’entretien à huis clos, qui a duré un peu plus d’une heure, M. Mordachov s’est par ailleurs défendu d’être l’homme de Vladimir Poutine. Il a aussi assuré ne pas être soutenu par le milliardaire russe Roman Abramovitch. “Il nous a dit qu’il n’était soutenu par personne en particulier”.

Sur le projet de rapprochement avec Arcelor, M. Ollier a estimé que “ce projet industriel était tout aussi intéressant que celui de M. Mittal et que toutes les garanties concernant l’emploi avaient été apportées”.

 28/06/2006 16:54:33 – © 2006 AFP