[28/06/2006 18:06:22] DETROIT (AFP) Le constructeur automobile germano-américain DaimlerChrysler a annoncé mercredi le lancement de la petite voiture Smart aux Etats-Unis à partir de 2008, la présentant comme une réponse à la hausse du prix de l’essence et à l’engorgement du trafic urbain. “Les temps ont changé et les rues des villes américaines sont de plus en plus embouteillées”, a souligné le PDG de DaimlerChrysler Dieter Zetsche venu tout spécialement à Detroit, la capitale de l’industrie automobile américaine, pour l’occasion. “Les prix de l’essence augmentent aussi et on ne verra peut-être plus jamais revenir le temps de l’essence bon marché”, a-t-il prévenu. Le gallon (3,8 litres) d’essence ordinaire coûte actuellement en moyenne 2,86 dollars pour 2,21 dollars il y a un an. Au taux de change actuel, cela revient à environ 60 centimes d’euros le litre, soit loin des prix pratiqués en Europe, mais le choc est rude pour les automobilistes américains habitués à l’essence bon marché. La Smart sera vendue aux Etats-Unis en trois versions par le biais de la firme UnitedAuto Group, choisie comme distributeur exclusif. Derrière ce nom se cache Roger Penske, l’un des grands noms de l’automobile aux Etats-Unis. Il a fait fortune dans la location de camions et dirige maintenant l’une des écuries de course les plus célèbres aux Etats-Unis qui vient notamment de remporter les célèbres 500 miles d’Indianapolis.
Roger Penske a indiqué à la chaîne de télévision financière CNBC mercredi que le modèle de base serait proposé aux Etats-Unis autour de 15.000 dollars (11.900 euros). Sans s’engager sur les chiffres de ventes attendus, il a rappelé que 4.000 exemplaires avaient déjà été vendus au Canada, où la Smart a été lancée l’an dernier, alors que les attentes initiales étaient de la moitié. Selon les analystes, DaimlerChrysler espère vendre près de 20.000 unités sur le marché américain. DaimlerChrysler présente la Smart comme une petite berline économique adaptée à la ville, et souhaite qu’elle devienne un élément “familier des rues de New York, Miami ou Seattle comme (elle l’est) aujourd’hui dans celles de Rome, Berlin ou Paris”. Le modèle vendu aux Etats-Unis sera celui connu en Europe sous le nom de “ForTwo” dont 750.000 exemplaires ont été vendus. La Smart est commercialisée dans 36 pays, avec comme premier marché l’Italie. Mais depuis son lancement en 1998, Smart perd de l’argent et DaimlerChrysler a fixé comme objectif un retour aux bénéfices en 2007. Dans le cas contraire, le groupe de Stuttgart a laissé implicitement la porte ouverte à toutes les options, y compris une fermeture.
Après une première restructuration drastique, qui a entraîné la suppression de 700 emplois principalement en Allemagne, le groupe a tout récemment recentré la gamme sur le modèle ForTwo. Dieter Zetsche a souligné mercredi que DaimlerChrysler avait toujours eu l’intention de lancer la Smart ForTwo aux Etats-Unis et que ce modèle répondait aux normes anti-collisions en vigueur dans ce pays. “La nouvelle génération a été conçue avec le marché américain en tête. Cela faisait partie de notre concept initial”, a-t-il affirmé. Mais DaimlerChrysler ne veut pas aller jusqu’à proposer la Smart aux côtés des modèles de Chrysler (marques Chrysler, Jeep, Dodge) et Mercedes chez ses concessionnaires américains. UnitedAuto Group a déjà en place un réseau de distribution dans 20 Etats américains (sur 50) et va sélectionner de 30 à 50 concessionnaires supplémentaires installés dans les principaux centres urbains du pays. Les investisseurs ne se montraient toutefois pas vraiment convaincus. L’action de UnitedAuto Group, cotée à Wall Street, ne progressait que de 0,40% à 20,11 dollars mercredi vers 17h00 GMT. |
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