Mondher Zenaïdi et la lutte contre le commerce parallèle
Le
commerce parallèle est un fléau et la Tunisie est déterminée à le combattre avec rigueur. C’est ce qu’a réitéré le ministre du Commerce et de
l’Artisanat, le mardi 27 juin, à la Chambre des députés répondant ainsi à
une question posée par un parlementaire.
Mais concrètement, comment le ministère va lutter contre le commerce
parallèle ? Il s’agit, répond le ministre, de renforcer tout d’abord les
divers mécanismes mis en place à cette fin, de sensibiliser les
consommateurs à l’importance de la qualité et de la sécurité des produits de
consommation. Ces mécanismes, rappelle le ministre, s’illustrent dans les
nombreuses réformes introduites dans l’esprit de défavoriser les facteurs de
nature à renforcer, directement ou indirectement, le phénomène du commerce
parallèle.
Ainsi, les prix ont été libéralisés et la pratique commerciale a été
facilitée outre l’abaissement progressif de la protection douanière et
l’action menée en vue d’en faire bénéficier le consommateur, de manière à
garantir la disponibilité sur le marché d’une large gamme de produits à des
prix corrects assurant la diversification de l’offre. Un cadre juridique a
été mis en place afin de contrecarrer les pratiques de dumping à
l’exportation et barrer ainsi la route à une éventuelle progression des
importations pouvant être nocive pour les secteurs de production. La loi sur
la concurrence a été renforcée dans l’objectif de maîtriser l’impératif de
lutte contre certaines manifestations du commerce parallèle, comme
l’interdiction de la distribution de marchandises d’origine inconnue ou
encore la pénalisation de la détention de produits sans relation avec
l’activité déclarée.
Par ailleurs, il est bon de rappeler les efforts fournis afin que le
commerce classique propose des produits concurrentiels. On peut citer,
notamment, la qualité de la production locale de manière à ce qu’elle conforte
sa position face à la concurrence extérieure, ainsi que les programmes de
mise à niveau. Il y a également l’assouplissement des formalités de
commercialisation pour les entreprises exportatrices à hauteur de 30% de
leur production sur le marché local.
Mais pour mieux lutter contre le commerce parallèle, le ministre a rappelé
la poursuite des efforts visant à mieux organiser les marchés hebdomadaires
et à limiter leur extension géographique et en termes de durée, la révision
du cadre réglementaire en vue de rationaliser les codes en douane, le
renforcement du contrôle sur le terrain et de la surveillance au niveau des
points de passage, grâce à une consolidation des moyens humains et
techniques, pour améliorer le contrôle des opérations d’importation et
préserver le tissu commercial. Ainsi, on a battu en brèche la contrebande,
les fausses déclarations, la contrefaçon et les produits non conformes aux
normes commerciales.
En ce qui concerne l’avenir, le ministre a souligné que les actions seront
désormais concentrées sur trois volets, à savoir : le renforcement du
contrôle, la mise en place d’un programme national de lutte contre la
«contrefaçon» et le développement du partenariat international dans ce
domaine. Les efforts seront parallèlement poursuivis pour la modernisation
du commerce organisé, la mise à niveau des marchés de gros et de détail, la
réduction progressive du niveau de protection (ouverture progressive des
marchés), la libéralisation du commerce extérieur et la simplification des
procédures de contrôle technique en vue de diversifier l’offre à travers les
circuits formels, la compression des coûts et l’amélioration des
infrastructures du commerce, toujours dans l’objectif de faire de la Tunisie
un pôle international de commerce.