[29/06/2006 11:18:17] PARIS (AFP) L’économie française a démarré l’année en demi-teinte, avec une croissance confirmée à 0,5% au premier trimestre, mais devrait néanmoins parvenir à une performance honorable sur l’ensemble de 2006, même si ses bases demeurent fragiles de l’avis des économistes. L’Insee a confirmé dans ses résultats détaillés publiés jeudi que la hausse du Produit intérieur brut (PIB) s’était établie à 0,5% au premier trimestre 2006, en accélération par rapport au 4e trimestre 2005 (+0,3%). L’Institut national de la statistique et des études économiques avait publié une première estimation similaire le 19 mai. Les économistes, qui tablaient sur davantage, s’étaient alors montrés déçus par cette performance. Le ministre des Finances Thierry Breton l’avait toutefois relativisée, affirmant que l’essentiel en la matière était “la tendance”. Le gouvernement continue de miser sur un taux compris entre 2 et 2,5% sur l’ensemble de l’année. Ouvrant le débat d’orientation budgétaire pour 2007 au Sénat, M. Breton a salué les “bons résultats” de la croissance au 1er trimestre et exprimé son “optimisme” pour le 2e. “Notre économie est désormais installée sur une tendance de 2 à 2,5% de croissance”, a-t-il dit. L’Insee a récemment indiqué dans sa note trimestrielle de conjoncture qu’il tablait sur l’ensemble de l’année 2006 sur un taux de croissance de 2%, et que ce rythme devrait se maintenir au moins jusqu’au début 2007. Les économistes prévoient également 2% pour 2006 et 2007. L’acquis de croissance pour 2006 s’élève à 1,1%, précise l’institut. Après l’avoir revue en baisse en mai, l’Insee indique dans son communiqué jeudi qu’il maintient cette fois inchangée à +1,2% son estimation de la croissance du PIB en 2005. Pour Nicolas Bouzou, économiste de Xerfi, la performance française au premier trimestre n’est pas particulièrement réjouissante. “Non seulement la croissance n’a pas été très forte au premier trimestre, mais surtout, ses bases ne paraissent pas bien solides”, remarque-t-il. Ainsi la consommation des ménages, l’un des piliers les plus solides de la croissance française, bien que toujours très soutenue, est menacée par la hausse des taux d’intérêt et les risques qui pèsent sur le marché immobilier, prévient-il. “Il ne faut pas se leurrer: sans hausse des profits des entreprises, sans redémarrage fort des créations d’emplois, sans investissement, cette croissance ne pourra pas tenir longtemps”, souligne-t-il. Même avis de Nicolas Claquin, de HSBC France: “Il apparaît clairement que la reprise de l’emploi devra se mettre plus durablement en place pour prendre le relais de l’épargne, car sinon, la dynamique de la consommation se fragilisera d’autant plus que les ponctions d’épargne s’intensifieront”, juge-t-il. Selon l’Insee, les dépenses de consommation des ménages ont accéléré à +0,8%, après +0,5% au trimestre précédent, contribuant ainsi pour 0,5 point à l’évolution du PIB. L’institut note par ailleurs que les exportations ont “sensiblement” accéléré (+2,9% après +0,8% au quatrième trimestre) tandis que les importations ont ralenti (+0,9% après +2,0% au trimestre précédent). “Au total, le solde extérieur se redresse et contribue pour 0,6 point à l’évolution du PIB”, selon l’Insee. Les économistes soulignent à cet égard le recul de l’euro et la reprise économique en zone euro. Les stocks se sont réduits, la variation des stocks contribuant ainsi pour -0,7 point à l’évolution du PIB. Autre composante, la Formation brute de capital fixe (FBCF), un agrégat qui mesure l’effort d’investissement des différents agents économiques, ralentit nettement (+0,2% après +0,9%). La FBCF des ménages quant à elle évolue sur un rythme proche de celui du trimestre précédent (+0,6% après +0,7%). |
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