[30/06/2006 17:08:38] PARIS (AFP) Le moral des ménages français s’est redressé en juin après trois mois consécutifs de recul, mais cette amélioration est modeste et traduit une prudence persistante en dépit du recul du chômage en mai, relèvent les économistes. La baisse du chômage est pour partie contrebalancée par l’inquiétude des Français sur l’évolution des prix, même si le sentiment est plus positif ce mois-ci sur l’inflation. Dans ce contexte, la consommation ne devrait pas flamber et devrait rester sélective, selon eux. L’indicateur mesurant le moral des ménages s’est établi à -28 points en juin contre -30 en mai, soit une remontée de 2 points du solde d’opinion qui mesure la différence entre réponses positives et négatives des personnes interrogées. L’indicateur avait reculé les mois précédents de -24 en février à -26 en mars et -27 en avril avant -30 en mai. Le chiffre de juin reste “très bas”, souligne d’entrée Nicolas Bouzou, de l’institut d’études Xerfi, puisque les ménages “restent finalement assez circonspects” quant aux perspectives d’évolution de l’économie et “plus précisément, de leur situation financière”. “Tout se passe comme si les ménages voyaient le chômage refluer, mais sans que cela n’ait d’influence sur leur propre situation”, estime-t-il. Presque toutes les composantes de l’indicateur du moral des ménages progressent en juin. Seules les perspectives d’évolution de la situation financière personnelle des ménages sont stables ce mois-ci. La confiance des ménages demeure “à un niveau très faible”, relève également Mathieu Kaiser, de BNP Paribas, qui estime qu'”étant donné la baisse continue du chômage, le facteur principal d’évolution de l’indicateur semble être aujourd’hui l’inflation perçue”. Le recul de l’inflation en juin “explique sans doute” la petite reprise de confiance des ménages, juge-t-il. Mais il souligne que les perspectives d’évolution du chômage, vues par les personnes interrogées, “restent moins bonnes qu’avant la crise du CPE”. L’opinion des ménages sur l’évolution du chômage s’est améliorée en juin “pour le troisième mois consécutif”, mais “moins nettement que les deux mois précédents”, note l’Insee. La baisse du nombre de demandeurs d’emploi et du taux de chômage sont “évidemment de nature à rassurer quelque peu les ménages” et “c’est en partie le cas”, juge Carol Hainaut, de Natexis Banques Populaires. Mais pour l’analyste, “l’autre facteur déterminant concerne les craintes quant à l’évolution des prix”. Elle note que le recul en juin “ne compense toutefois que partiellement la forte hausse enregistrée en mai”. Selon l’Insee, les soldes d’opinion des ménages concernant les évolutions passée et future des prix sont “à nouveau bien orientés, après deux mois de dégradation”. L’opinion des ménages sur l’évolution passée et future du niveau de vie en France s’améliore pour la première fois depuis le mois de février. La plus nette progression concerne l’opportunité de faire des achats importants, qui s’était fortement dégradé en mai. Le solde d’opinion sur la situation financière actuelle des ménages est relativement stable, tandis que l’opportunité d’épargner et la capacité future à épargner progressent, “témoignant à nouveau de la prudence des ménages”, selon Mathieu Kaiser. Pour l’analyste de BNP Paribas, l’enquête de juin est “assez nettement décorrélée de l’évolution de la consommation privée, qui a encore été un soutien majeur pour le PIB au premier trimestre et devrait le rester au deuxième trimestre”. Reste qu'”une forte accélération des dépenses des ménages au cours des prochains mois n’est vraisemblablement pas à l’ordre du jour”, conclut Carol Hainaut. |
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