[30/06/2006 13:13:42] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a dit vendredi s’attendre à une croissance dans la zone euro “meilleure que prévu” dans les prochains mois, confirmant ainsi l’optimisme prudent créé par l’amélioration de la situation économique en Allemagne et en France. “Les perspectives à court terme pourraient plutôt s’avérer meilleures que prévu”, juge-t-elle dans son rapport trimestriel sur l’état de la zone euro. Bruxelles fonde son optimisme sur “l’amélioration continue de la confiance des consommateurs et des milieux d’affaires ces derniers mois”. En juin, l’indice de confiance économique, qui résume l’opinion des entrepreneurs et des consommateurs, a ainsi continué à grimper, atteignant son plus haut niveau depuis début 2001. La Commission avait déjà relevé début juin la fourchette de croissance attendue pour les deuxième et troisième trimestre, à 0,5-0,9%. Dans ses prévisions de printemps d’avril, Bruxelles s’attendait à une croissance de 2,1% en 2006. D’autres chiffres ont permis d’entrevoir ces derniers jours une amélioration de la situation dans les deux grandes économies de la zone euro, Allemagne et France. Outre une hausse du moral des consommateurs et des industriels, les deux pays ont aussi annoncé une baisse de leur taux de chômage à 9,1% en mai en France et 10,5% en juin en Allemagne. Néanmois la consommation allemande, point faible d’une économie surtout tirée par les exportations, reste encore fragile, comme en témoigne le recul de 2,2% des ventes de détail en mai par rapport au mois précédent. “Au total, les chiffres de mai montrent qu’il n’y a pas encore de reprise notable de la consommation. Et les mois suivants, les effets de la coupe du monde de football ne seront sans doute visibles que dans quelques secteurs” juge Jörg Lüchow, économiste de la WestLB. Pour Bruxelles, la reprise est cependant maintenant suffisamment robuste pour faire face à l’appréciation de l’euro, aux prix du pétrole élevés ou à la baisse récente des marchés boursiers. “Les prix du pétrole ont atteint de nouveaux sommets au cours du premier semestre, relançant quelque peu l’inflation, mais ces remous ne semblent pas avoir affecté outre mesure les entreprises ni la confiance des consommateurs”, juge la Commission. “Les récentes perturbations sur les marchés financiers pourraient assombrir les perspectives, mais il convient à ce stade de ne pas surestimer leur impact, car elles ont surtout concerné les marchés financiers des pays émergents”, ajoute-t-elle. Bruxelles prévient cependant que la croissance est susceptible de ralentir en 2007 du fait de la hausse de trois points de TVA prévue en Allemagne. Autre incertitude, l’attitude de la Banque centrale européenne (BCE) qui pourrait resserrer les conditions de crédit alors que l’inflation est restée à 2,5% en juin comme en mai, soit bien au-dessus de son objectif qui est d’une inflation “au-dessous mais proche de 2%”. Ces chiffres pourraient “inciter les plus +faucons+ de la BCE à plaider pour durcir la politique monétaire de manière plus agressive”, selon Howard Archer, économiste du cabinet Global Insight. La BCE a remonté d’un quart de point son principal taux directeur début juin, son troisième tour de vis depuis décembre. Les analystes parient sur un nouveau resserrement modéré à la fin août. Le principal taux directeur de la BCE passerait ainsi à 3%. |
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