[01/07/2006 06:18:01] NEW YORK (AFP) Le milliardaire américain Kirk Kerkorian, actionnaire de General Motors, a plaidé vendredi pour une alliance avec le japonais Nissan et le français Renault, une hypothèse que ces derniers se sont dits prêts à étudier, en appelant la direction de GM à s’exprimer. Le conseil d’administration de GM a tenu une réunion d’urgence pour débattre de l’appel de M. Kerkorian, via une conférence téléphonique, mais aucune information n’a été officiellement donnée à son issue. “Nous ne commentons pas ce qui relève du conseil d’administration”, a indiqué une porte-parole. Selon des sources internes à GM, s’exprimant sous couvert d’anonymat, GM devrait toutefois lancer une étude sur la faisabilité d’une alliance à trois avec Renault et Nissan. “C’est une proposition sérieuse et nous devons la prendre sérieusement”, a déclaré une des ces sources. Dans des documents transmis tôt vendredi au gendarme américain de la Bourse (SEC), le fonds d’investissement Tracinda de Kirk Kerkorian (qui détient 9,9% de GM) a indiqué avoir demandé au conseil d’administration de GM de “former un commission pour explorer immédiatement et sous tous ses aspects, avec la direction, le fait de participer” à l’Alliance Renault-Nissan. Selon Tracinda, le duo franco-japonais se serait montré “réceptif” à l’idée d’acheter à GM “une importante participation minoritaire” dans son capital. Renault et Nissan sont partenaires depuis 1999 via un système de participations croisées, le premier détenant 44,4% du second tandis que le japonais possède 15% du français. Ils affirment qu’en 2005 ils ont pris à deux 9,8% du marché automobile mondial, se classant quatrièmes derrière GM, Toyota et Ford. Dans un communiqué publié en France, Renault a confirmé que le président de Renault et de Nissan Carlos Ghosn avait été “approché” par M. Kerkorian et des représentants de Tracinda “pour évaluer l’intérêt qu’il y aurait à ce que GM rejoigne l’Alliance Renault-Nissan”. “A ce stade, il est nécessaire que le conseil d’administration et la direction de GM apportent leur plein soutien à ce projet, pour entamer l’étude de cette opportunité après accord des conseils d’administration de Renault et de Nissan”, a ajouté Renault. Au même moment, la filiale nord-américaine de Nissan signait aux Etats-Unis un communiqué reprenant exactement ces termes. “L’Alliance Renault-Nissan est une alliance ouverte qui n’a jamais été limitée à deux partenaires. Dans des circonstances favorables et avec des partenaires appropriés, l’Alliance pourrait être élargie”, affirme ce communiqué. A Wall Street, l’annonce de cette proposition a été jugée très positive pour GM, dont l’action a fini sur un bond de 8,56% à 29,79 dollars, accentuant ses gains après le communiqué de Renault-Nissan. GM traverse une des pires crises financières de son histoire. Le groupe a subi en 2005 une perte nette de 10,6 milliards de dollars et s’est engagé dans une restructuration prévoyant des dizaines de milliers de suppressions d’emplois. Mais “le simple fait d’envisager de s’allier avec GM est la confirmation qu’il a une importante valeur”, a indiqué John Murphy, de la banque Merrill Lynch, réaffirmant sa recommandation “acheter” sur l’action GM. “Un tel partenariat pourrait bénéficier aux deux parties sur le front des produits”, a dit de son côté Himanshu Patel, de la banque JP Morgan. Il a cité notamment la “forte compétitivité” de Renault dans les petites berlines et de Nissan dans les véhicules de taille moyenne, alors que GM compte surtout comme point fort sa capacité à produire des grosses voitures. Les experts doutent toutefois unanimement que Carlos Ghosn puisse envisager un rachat pur et simple de GM. |
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