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[01/07/2006 17:55:39] GENEVE (AFP) Les négociations commerciales à l’OMC ont fini à nouveau en réanimation samedi, après trois jours de discussions infructueuses à Genève, les principaux acteurs réaffirmant toutefois leur volonté d’aboutir avant fin juillet. Malgré la pression du directeur général de l’Organisation mondiale du commerce Pascal Lamy, qui exigeait un accord au plus tard à la fin juin sur les points les plus délicats du cycle de négociations de Doha lancé en 2001 dans la capitale du Qatar, les 149 pays membres ne sont pas parvenus à s’entendre. “Il y a une crise, mais pas encore de panique”, a résumé M. Lamy au terme des discussions, reconnaissant qu’elles n’ont produit “aucun progrès” sur la voie d’un système commercial mondial plus équitable. Les pays membres ont donné à M. Lamy pour mission urgente de rapprocher les points de vue via des consultations en priorité avec les principaux acteurs de la négociation. “Je vais cogner les têtes les unes contre les autres”, a-t-il promis. Les discussions de Genève devaient permettre d’arriver avant fin juin à un accord chiffré sur les points les plus délicats de la négociation, les subventions agricoles et les droits de douane, qui achoppent depuis près de cinq ans sur un affrontement Nord-Sud, doublé d’un bras de fer euro-américain.
La représentante américaine pour le Commerce, Susan Schwab, s’est retrouvée en position d’accusée pour son refus d’abaisser davantage les subventions aux agriculteurs américains. Malgré la pression conjuguée de ses partenaires, Mme Schwab a martelé que d’éventuelles baisses des subventions américaines devaient être compensées par des réductions plus fortes des barrières douanières des autres pays. “Le fait que manifestement nous sommes dans une impasse ici ne signifie pas la mort du cycle”, a-t-elle espéré, rappelant que l’ensemble de la négociation devait être achevé avant la fin de l’année. Alors que M. Lamy n’a pas voulu fixer de nouvelle échéance précise pour un accord, le commissaire européen Peter Mandelson a donné quinze jours à ses partenaires pour rattraper le ratage de Genève. “Si nous ne changeons pas de cap dans les deux semaines, nous n’aurons pas de percée cet été dans les négociations et nous serons face à un échec”, a-t-il averti. “Il est minuit moins cinq si nous voulons conclure le cycle à la fin de l’année”.
M. Mandelson a indiqué que les négociateurs devraient se tenir prêts à revenir à Genève fin juillet pour boucler la négociation et réclamé le soutien des plus hauts dirigeants politiques, sans toutefois demander ouvertement une intervention du président américain George W. Bush. De nombreux participants espéraient que le dossier OMC figure en tête des préoccupations du sommet des sept pays les plus riches et la Russie (G8) à la mi-juillet à Saint-Pétersbourg. Le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim, principal animateur du G20 des pays émergents qui bataillent contre les subventions agricoles des pays riches, a voulu croire que “nous ne sommes pas très loin d’un accord”. Si l’Union européenne, dont il a salué l’ouverture sur la baisse des tarifs agricoles, “avance encore un peu”, et si les Etats-Unis “utilisent les flexibilités dont ils disposent” pour réduire les subventions, “c’est faisable”, a estimé le négociateur brésilien. Gros exportateur de produits agricoles, le Brésil a beaucoup à gagner de la négociation. |
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