Immobilier : le ralentissement des prix se confirme mais le marché résiste

 
 
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Prix et hausse annuelle de l’immobilier pour les grandes villes françaises

[04/07/2006 16:02:46] PARIS (AFP) Les prix de l’immobilier ont encore augmenté au deuxième trimestre, mais à un rythme moins soutenu que ces dernières années, confirmant l’atterrissage en douceur annoncé par les professionnels, selon les chiffres publiés mardi par l’Insee et la Fnaim.

Au cours du deuxième trimestre, les prix de l’ancien ont globalement augmenté de 9,1% par rapport à la même période de 2005, selon la Fédération nationale de l’immobilier. Au deuxième trimestre 2005, ils avaient augmenté de 13,5% par rapport à 2004.

La fédération souligne que le ralentissement de la hausse des prix des logements anciens “se confirme une nouvelle fois”. Mais elle anticipe un ralentissement “moins rapide à l’avenir”.

Sur 2006, la Fnaim table désormais sur une hausse des prix de l’ordre de 8% plutôt que les 6% à 7% qu’elle évoquait jusqu’à présent.

De son côté, la Chambre des notaires d’Ile-de-France prédit une hausse de 10% maximum à fin 2006.

“A moins d’une baisse des prix au troisième trimestre, ce qui est fort peu probable”, la décélération des prix sera limitée, estime Michel Mouillart, de la Fnaim.

“Le marché résiste mieux qu’on pouvait le craindre”, a renchéri le président de la fédération René Pallincourt. En effet, le ralentissement, même léger, participe au soutien de la demande, explique la fédération.

Elle note ainsi “une reprise importante de l’activité” de l’immobilier au deuxième trimestre par rapport à fin 2005, et au début de 2006, avec une progression de 3% sur un an.

La demande est également soutenue par un niveau relativement bas des taux d’intérêt, qui demeurent aux alentours de 4%, voire moins, en dépit de l’augmentation des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE).

“On a dit trop vite que les taux d’intérêt allaient augmenter”, ce qui a effrayé les acheteurs fin 2005 début 2006, estime M. Pallincourt, en soulignant que “les conditions de crédit sont encore exceptionnelles”.

Paradoxalement, c’est aussi la cherté de l’immobilier qui soutient la demande. Les ménages sont de plus en plus enclins à acheter à crédit avec des mensualités à taux constant, quitte à s’endetter sur 30 ans, “alors que les loyers versés à fonds perdus ne cessent eux, d’augmenter”, estiment les notaires d’Ile-de-France.

La Fédération cite aussi “la reprise de la croissance économique et la décrue du chômage”, qui “laissent escompter une progression plus soutenue du pouvoir d’achat des ménages”.

Selon tous les experts, le déséquilibre structurel entre une offre insuffisante et une demande toujours soutenue ne devrait pas se résorber à court terme.

Gérard Cavalier, président de l’Observatoire national des marchés de l’immobilier (ONMI), constate aussi cette bonne tenue du marché mais estime que l’on “s’approche du pic” qui pourrait précéder un retournement de situation.

Depuis 1997, les prix de l’immobilier ont augmenté de 90%, souligne M. Cavalier. Selon lui, “les ménages ne vont pas pouvoir continuer à s’endetter au-delà du raisonnable”, en consacrant parfois le tiers voire la moitié de leurs revenus au logement.

Mais M. Cavalier s’abstient de donner une date à cet éventuel retournement. “Les cycles s’inversent tous les dix ans”, dit-il, rappelant que le mouvement de hausse actuel a démarré en 1998.

 04/07/2006 16:02:46 – © 2006 AFP