Les présidents du Mercosur signent l’adhésion du Venezuela avec Chavez

 
 
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Les présidents vénézuélien Hugo Chavez (g), bolivien Evo Morales (c) et argentin Nestor Kirchner, à Caracas le 4 juillet 2006 (Photo : Juan Barreto)

[05/07/2006 07:20:27] CARACAS (AFP) Les présidents du Mercosur, marché commun de l’Amérique du sud regroupant l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay, ont formellement signé mardi avec leur homologue vénézuélien Hugo Chavez le protocole d’adhésion du Venezuela lors d’un sommet extraordinaire mardi à Caracas.

Les présidents vénézuélien et argentin Nestor Kichner ont également annoncé mardi le lancement d’une alliance stratégique entre le Venezuela et l’Argentine avec une série d’accords pour renforcer “l’axe Caracas-Buenos Aires”, après un tête-à-tête dans la capitale vénézuélienne.

M. Kichner a indiqué que serait créé “un projet d’alliance stratégique” via une commission conjointe.

L’élargissement est intervenu alors que le Mercosur est tiraillé par des dissensions internes suscitées par les petits pays qui estiment leurs intérêts lésés au sein du bloc.

Avec l’arrivée du Venezuela, huitième producteur et cinquième exportateur mondial de pétrole, le bloc commercial représente désormais 75% du produit intérieur brut (pib) sud-américain et 250 millions de personnes.

M. Kirchner, les présidents brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, uruguayen Tabare Vazquez et paraguayen Nicanor Duarte avaient été invités par Hugo Chavez à signer l’adhésion.

Le président bolivien Evo Morales, allié de M. Chavez et dont le pays est membre associé du Mercosur, a également été convié à la cérémonie, qui s’est déroulée à 23h00 GMT.

Le protocole d’adhésion du Venezuela entérine son entrée comme 5e membre à part entière, lui accordant un délai de quatre ans jusqu’à 2010 pour adapter “de manière graduelle” sa législation au tarif douanier extérieur commun. Jusqu’ici, Caracas participait aux réunions du Mercosur sans droit de vote.

La Bolivie, l’Uruguay et le Paraguay souhaitaient aussi profiter de ce sommet extraordinaire pour faire avancer le projet de gazoduc sud-américain, tandis que M. Kirchner, arrivé lundi soir à Caracas, devait tenter de conclure un nouvel achat par Caracas de bons du Trésor argentin.

L’adhésion du Venezuela, qui doit encore faire l’objet d’une ratification parlementaire, avait été avancée de plusieurs jours puisqu’elle devait initialement être célébrée lors du sommet du Mercosur à Cordoba (Argentine) fin juillet.

Elle se produit alors que Caracas vient de claquer la porte de la Communauté andine des nations (CAN), bloc commercial regroupant en outre la Bolivie, la Colombie, l’Equateur et le Pérou, reprochant à Bogota et Lima d’avoir conclu un accord de libre-échange avec Washington.

Lors du sommet du Mercosur en décembre dernier à Montevideo, où le Venezuela a officiellement lancé son processus d’adhésion, M. Chavez, bête noire des Etats-Unis dont il veut contrecarrer le projet d’une zone de libre-échange à l’échelle continentale, avait appelé à “politiser” le bloc commercial.

Le protocole d’adhésion prévoit l’ouverture au Venezuela des marchés argentin et brésilien en 2010 et celle des marchés uruguayen et paraguayen, plus fragiles, en 2013. De son côté, le nouvel associé ouvrira son marché à ses partenaires du Mercosur d’ici à 2012.

Toutefois, Caracas s’est engagé à exonérer immédiatement de droits de douane une série de produits du Paraguay et d’Uruguay afin de “reconnaître le principe des asymétries” entre les membres du Mercosur, selon le ministre vénézuélien du Commerce et de l’intégration Gustavo Marquez.

Les deux petits pays dénoncent en effet régulièrement le manque de solidarité des grandes puissances argentine et brésilienne.

Le président uruguayen a d’ailleurs récemment menacé de quitter cette union à la suite de l’opposition de son voisin argentin à l’installation de deux usines de pâte à papier le long d’un fleuve frontalier.

De son côté, le président paraguayen, dans une charge violente publiée ce mardi par le Financial Times, dénonce “l’égoïsme” de l’Argentine et du Brésil, et n’exclut pas d'”euthanasier” le Mercosur pour le laisser “décliner”.

 05/07/2006 07:20:27 – © 2006 AFP