[05/07/2006 10:59:26] PEKIN (AFP) Bank of China (BoC), qui a réussi la plus grosse levée de fonds de Chine continentale, a fait une introduction en fanfare mercredi à la Bourse de Shanghai, alors que le marché semble renouer avec la confiance, après des années de déconfiture. Illustrant ce regain pour les actions libellées en yuans (actions A), l’offre de la deuxième banque chinoise a été plus de 50 fois sursouscrite et le titre a ouvert en hausse de près de 30% mercredi, quand les analystes s’attendaient à 10 ou 20%. Il a clôturé en léger retrait à 3,79 yuans. BoC -première banque chinoise cotée nationalement- a levé environ 2,5 milliards de dollars, devançant le précédent record, il y a cinq ans, du pétrolier Sinopec (1,5 milliard). “La cotation de Bank of China offrira plus de choix aux investisseurs désireux de partager les fruits du développement économique de la Chine”, a commenté mercredi son président Xiao Gang. Pour Li Jiange, directeur adjoint d’un centre d’études du Conseil d’Etat (gouvernement), la bonne performance de la banque “reflète l’optimisme grandissant des investisseurs”. Depuis la reprise en mai des entrées en Bourse, suspendues pendant un an, les candidats à la cotation ont enregistré des débuts prometteurs. Inaugurant ces premières introductions, une petite société, CAMC Engineering, cotée à Shenzhen début juin, avait vu son titre sursouscrit 576 fois. Certains analystes mettent en doutent la réalité des investisseurs individuels, et voient la main du gouvernement dans ce retour de ferveur, via des achats massifs par des fonds d’investissements. Il n’en reste pas moins que depuis janvier, les marchés ont pris plus de 40%. L’indice principal a même rebondi de près de 70% depuis un an, lorsqu’il avait atteint son plus bas niveau depuis huit ans, à 998 points. Il évolue désormais dans les 1.600 points, se rapprochant parfois des 1.700. Le gouvernement central n’a pas ménagé ses efforts pour revitaliser la Bourse, prenant des mesures pour mieux contrôler les compagnies cotées, autorisant davantage d’investisseurs institutionnels à investir sur les marchés, et demandant aux banques candidates à une entrée en Bourse à Hong-Kong de réserver un pourcentage d’actions aux marchés nationaux. Il a surtout entrepris sa “réforme des actions de l’Etat” pour mettre fin à la coexistence de vraies actions et de participations non négociables détenues par l’Etat. C’est pour permettre aux entreprises de mener à bien ce processus qu’il avait décidé en 2005 de suspendre les introductions. Les compagnies ont dû offrir des compensations aux investisseurs privés pour les pertes potentielles de la valeur de leur portefeuille, une fois les actions d’Etat introduites sur le marché. Mais aujourd’hui plus de 80% des entreprises cotées en Chine auraient achevé -ou seraient en passe de le faire- leur “réforme”, selon la presse officielle. Soit autant d’entreprises dont les actionnaires devraient être davantage soucieux de la bonne gouvernance d’entreprise, alors qu’autrefois les actionnaires majoritaires, détenteurs d’actions non négociables, prêtaient peu d’attention aux fluctuations des cours. “Mais les problèmes perdurent -inefficacité et mauvaise gestion. Il faudra du temps avant que les marchés boursiers ne soient régis par les forces du marché”, soulignait récemment Tang Xiaosheng, un analyste de Guosen Securities. Certains analystes soulignent qu’ils restent aussi en Chine très volatils. Et la reprise des introductions, parmi lesquelles pourraient figurer des pétroliers (PetroChina) et des compagnies aériennes (Air China), suscitent aussi des inquiétudes sur les capacités de liquidités des marchés. Même si les bas de laine chinois contenaient 1.721 milliards de dollars d’épargne à la fin 2005. |
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