[05/07/2006 15:45:29] PARIS (AFP) Airbus, dont les programmes-phares A380 et A350 traversent des zones de turbulences, est largement devancé depuis début 2006 sur le plan commercial par l’américain Boeing, qui affiche trois fois plus de commandes. Fin juin, le constructeur de Chicago affichait 445 commandes d’appareils commerciaux contre 142 pour Airbus, selon les calculs de l’AFP. Il doit actualiser ses chiffres jeudi. L’avionneur européen, qui publiera son bilan commercial semestriel vendredi ou lundi, selon une porte-parole, affichait fin mai 105 avions commandés. Entre-temps, son carnet de commandes s’est étoffé grâce à un gros contrat de la compagnie aérienne brésilienne TAM, portant sur l’acquisition de 37 appareils: 31 monocouloirs de famille A320 et six A330. Malgré ce succès, l’avionneur de Toulouse, aux prises avec d’importants retards de son avion vedette A380 et le remodelage de son programme de long-courrier A350, reste très nettement derrière Boeing au premier semestre, voyant menacé à terme son rang de numéro un mondial de l’aviation commerciale. Pour l’heure, Airbus reste en tête des livraisons, avec 179 appareils livrés de janvier à fin mai, contre 160 pour Boeing. Le 25 avril, l’ex-PDG Gustav Humbert avait promis de livrer 420 appareils sur l’ensemble de l’année. Cette prévision, formulée avant l’annonce de retards de production, devra être confirmée par le nouveau patron Christian Streiff, nommé dimanche avec pour mission de régler les problèmes industriels et de permettre un “retour en force” de l’avionneur. Pour l’heure, Boeing a pris l’avantage. Son nouveau long-courrier 787 Dreamliner, réputé économe en carburant, a du succès auprès des compagnies aériennes frappées par le pétrole cher. Le 787, de 250 à 300 passagers, affiche un total de 350 commandes depuis son lancement commercial en 2004, contre une centaine seulement pour l’A350 dans sa version initiale. Forcé de réagir, Airbus va présenter un appareil nettement modifié lors du Salon aéronautique de Farnborough (17-23 juillet) qui pourrait même être rebaptisé A370. En attendant, les commandes de longs-courrier (A330-A340-A350-A380) sont au point mort: Airbus n’a vendu que 21 appareils de ce type depuis janvier. Aux difficultés des nouveaux modèles, s’ajoute la déroute commerciale du quadrimoteur A340, dont les ventes s’étiolent au profit du bimoteur 777 de Boeing moins gourmand en kérosène. Après seulement 15 commandes en 2005, ce modèle d’Airbus n’a été commandé qu’à trois exemplaires cette année. Boeing en profite pour rafler la mise: au terme d’une longue bataille commerciale, Singapore Airlines, compagnie de lancement de l’A380, a passé commande mi-juin de 20 Boeing 787, d’un coût estimé à 4,5 milliards de dollars. Même sur les monocouloirs, un créneau nettement dominé par Airbus l’an dernier avec la famille A320, Boeing fait la course en tête avec 339 commandes de 737 depuis début 2006, incluant un contrat pour 10 appareils annoncé avec l’irlandais Ryanair le 3 juillet, contre 115 pour l’Européen. Mais Airbus pourrait créer la surprise à Farnborough avec des annonces de grosses commandes, gardées sous le coude pour briller lors de ce prestigieux rendez-vous aéronautique mondial. |
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