Le nombre de fermes “professionnelles” baisse de 2,5% par an

 
 
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Un employé récolte des kiwis jaunes, le 10 novembre 2004 à Nîmes, dans l’exploitation de Bernard Monréal (Photo : Dominique Faget)

[06/07/2006 07:31:18] PARIS (AFP) Le nombre d’exploitations agricoles professionnelles en France diminue de 2,5% par an depuis le début du XXIème siècle, un rythme un peu ralenti par rapport aux 3% annuels de la fin du XXème siècle, selon une étude du ministère de l’Agriculture publiée vendredi.

La France comptait en 2005 environ 347.000 exploitations agricoles professionnelles et 200.O00 autres de moindre importance, soit un total de 547.000, selon le service central des enquêtes et études statistiques (SCEES) du ministère.

Avec 25,3 millions d’hectares, les terres que les exploitations professionnelles mettent en valeur ont seulement reculé d’à peine 1% en 5 ans. L’explication est que la grande majorité des terres des fermes qui disparaissent sont progressivement récupérées par celles qui restent.

Ainsi la taille moyenne des exploitations professionnelles atteint désormais près de 74 hectares de superficie agricole, soit 9 ha de plus qu’en 2000. En 1988, elles ne disposaient que de 42 ha.

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Des vaches mangent leurs granulés, le 9 octobre 2005 dans une ferme du Pré d’Auge (Photo : Mychele Daniau)

La concentration renforce la spécialisation des cultures alors que la place des exploitations de polyculture associées à divers élevages diminue. Même constat pour les producteurs bovins associant viande et lait.

Le secteur laitier poursuit sa restructuration. Le nombre d’élevages specialisés recule de près de 20% en cinq ans. Il a été divisé par deux depuis 1988. Le nombre d’arboriculteurs diminue lui aussi fortement.

Les exploitations specialisées en viande bovine, en grandes cultures ou en viticulture d’appellation résistent mieux.

En 2005, on dénombrait 822.000 personnes travaillant régulièrement sur les exploitations professionnelles. Elles étaient 100.000 de plus en 2000.

L’accroissement continu de la taille des exploitations s’accompagne d’une augmentation de la puissance du matériel de traction.

En 2005, les tracteurs le plus souvent utilisés appartenaient à la gamme des 80 à 134 chevaux. En 2000, ils développaient de 55 à 79 chevaux.

La croissance de la taille des exploitations, qui exige des immobilisations plus importantes, s’accompagne d’une modification des statuts juridiques.

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L’exploitation de 40 hectares de Jean-Luc Leydier à Candillargues, le 18 août 2003 (Photo : Dominique Faget)

Les exploitations individuelles perdent du terrain. Elles représentent moins de deux exploitations sur trois contre près de neuf sur dix en 1988. Elles laissent la place aux formes sociétaires telles que les groupements agricoles d’exploitation en commun (GAEC) et plus encore aux entreprises agricoles à responsabilité limitée (EARL). Encore quasiment inconnues en 1988 avec 0,25% des exploitations professionneles, les EARL en représentent aujourd’hui près de 20%. Soit 5 points de plus qu’en 2000.

Dans les départements d’outre-mer, l’agriculture concerne 9.100 exploitations professionnelles et 12.700 exploitations plus modestes. Depuis 2000, le nombre d’exploitations professionnelles diminue annuellement de 3,2%. Cette baisse varie de 7,3% en Guadeloupe, 5,6% en Martinique, à 4,7% en Guyane. Elle épargne la Réunion, où le nombre d’exploitations se stabilise.

L’exploitation agricole professionnelle satisfait à deux conditions supplementaires par rapport à une ferme plus modeste: sa dimension économique est supérieure à un équivalent de 12 hectares de blé et la quantité de travail qui lui est apportée est au moins égale à 0,75 unité de travail annuel (UTA), soit celle d’une personne travaillant à trois quarts de temps pendant une année.

 06/07/2006 07:31:18 – © 2006 AFP