[07/07/2006 12:08:42] LABEGE (AFP) La confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF) réunie en congrès national cette semaine à Labège, près de Toulouse, veut changer de stratégie pour lutter contre la grave crise frappant la viticulture. “Il faut simplifier l’offre, faire émerger des marques sur des produits de cépage, car le consommateur non initié est aujourd’hui +paumé+ devant la complexité de ce qui lui est proposé dans les magasins”, a expliqué à l’AFP Denis Verdier, président de la CCVF. “La situation est catastrophique : à l’exception de quelques niches comme le Chablis, ce sont aujourd’hui 80 % des viticulteurs qui sont en difficulté, y compris dans des régions prestigieuses telles le Beaujolais ou le Bordeaux”, explique-t-il. La solution prônée par la CCVF marque un tournant : “il faut abandonner la culture de producteurs, encore trop tournée vers la défense syndicale”, au profit de “la culture d’entreprises tournée vers la satisfaction des besoins de ses clients”, explique une résolution générale des congressistes. Cette recherche des goûts du client est illustrée par une communication faite lors du congrès sur le concept “WineHot”, lancé par les Jeunes vignerons coopérateurs de l’Hérault qui vont prochainement déposer la marque : il s’agit d’un cocktail à base de deux tiers de vin, d’eau gazeuse et de sirop destiné au marché des jeunes adultes. “Quelques groupes locomotives doivent émerger dans chaque bassin de production pour mener à bien la reconquête”, estime M. Verdier. L’union des vignerons des côtes du Lubéron (12 caves, 2.000 vignerons, 500.000 hectolitres produits annuellement) entend bien devenir une de ces locomotives. Huit de ses douze caves sont désormais fédérées sous direction unique, et sa priorité est de “reconstruire un groupe à l’endroit”, c’est-à-dire “tourné vers le consommateur, et non le fournisseur”, explique son président Jean-Louis Piton, présent à Labège. Comme Denis Verdier, il constate que “l’offre française n’est adaptée qu’à celui qui connaît déjà le produit”. “Trop articulée autour d’indications géographiques, et pas assez autour des marques, elle n’est pas capable de recruter sur les marchés en croissance à l’étranger”. “Je dis aux adhérents: +désormais, ce n’est plus vous qui décidez du raisin que vous faites+”, explique Jean-Louis Piton pour qui “le vin n’est pas un produit mythique mais agroalimentaire”. La coopération vinicole, avec 850 caves, représente 51% de la production vinicole française avec un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros. Les quelque 100.000 vignerons coopérateurs exportent près d’un tiers de leur production. |
||
|