Alliance GM-Renault-Nissan : il faudra du temps pour qu’elle porte ses fruits

 
 
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Montage des logos de Renault, General Motors et Nissan

[09/07/2006 08:37:31] DETROIT (AFP) Il faudra sans doute du temps pour qu’une éventuelle alliance entre les constructeurs automobiles General Motors (GM), Renault et Nissan porte ses fruits, selon les analystes.

Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé vendredi qu’il était d’accord pour entamer des discussions avec le groupe franco-japonais Renault-Nissan en vue d’une alliance éventuelle, tout en faisant preuve d’une certaine mesure.

Il est difficile de voir comment les constructeurs pourraient bénéficier d’un rapprochement avant 18 à 24 mois, a estimé Mike Robinet, un analyste du cabinet CSM Worldwide, après le feu vert de GM à l’ouverture de discussions exploratoires avec le groupe franco-japonais Renault-Nissan.

“A plus long terme, une alliance pourrait porter ses fruits s’ils commencent à travailler ensemble sur des projets au coup par coup”, a-t-il déclaré. Mais “les bénéfices ne se feront sentir qu’après le remplacement d’un certain nombre de produits”, a-t-il ajouté.

Il risque aussi d’être difficile de créer une relation de travail harmonieuse compte tenu des cultures d’entreprise radicalement différentes.

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Les chiffres-clés de Renault, Nissan et GM

Et GM, étant moins affaibli que Nissan en 1999 (au moment de son alliance avec Renault), acceptera sans doute plus difficilement des ordres de France, selon lui.

M. Robinet souligne aussi que Renault et Nissan se complétaient très bien, Nissan étant faible en Europe et Renault faible en Asie au moment de leur alliance. Dans le cas d’un groupe GM-Renault-Nissan cependant, les gammes risquent de se cannibaliser — même si une alliance peut se justifier sur des marchés émergents comme l’Inde par exemple.

A long terme, un rapprochement pourrait cependant générer des bénéfices stratégiques non négligeables dans le développement ou la politique d’achats, souligne Himanshu Patel de JP Morgan, surtout dans le secteur des berlines où GM reste à la traîne.

Et cela “pourrait donner à GM une carte à jouer dans les négociations de 2007” avec le syndicat de branche UAW, estime l’analyste dans une note. “En échange de concessions de la part de l’UAW, GM pourrait revenir sur certaines fermetures d’usines afin de dégager des capacités de production pour Nissan”, qui pourrait ainsi réembaucher, selon lui.

Mais les constructeurs ne doivent pas pour autant en oublier les changements nécessaires en interne, avertit Dennis Virag du cabinet Automotive Consulting group.

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Montage de photos du PDG de GM Rick Wagoner, de l’investisseur américain Kirk Kerkorian et de Carlos Ghosn, président de Renault et de Nissan (de GàD)

“Ils doivent étudier la proposition. Mais au bout du compte je ne les vois pas s’assembler. Ce sont des groupes qui ont des problèmes internes qu’ils doivent régler avant de songer regarder à l’extérieur”, a-t-il assuré.

Les opérations de Nissan en Amérique du Nord ont récemment connu des problèmes de qualité, tandis que GM a entamé une restructuration drastique face à la concurrence asiatique. Tous deux ont vu leurs ventes chuter sur le marché américain en juin, de 26% pour GM et de 19% pour Nissan.

L’agence de notation Moody’s voit aussi une alliance comme un “défi” tout en y voyant une possibilité pour GM d’améliorer sa notation.

“Même si les mariages entre constructeurs automobiles ont souvent déçu par rapport aux attentes, l’alliance Renault-Nissan a été particulièrement efficace et a permis de redresser Nissan”, estimait l’agence dans une note récente.

Englober GM dans cette alliance “ouvrirait de nouvelles opportunités de réduction des coûts au niveau de la conception, des achats, de la fabrication et de la distribution”, et cela pourrait intensifier la présence des constructeurs sur des marchés clé comme l’Amérique du Nord ou la Corée du Sud, selon l’agence.

L’idée initiale d’un rapprochement entre les trois constructeurs avait été lancée il y a une semaine par l’investisseur milliardaire américain Kirk Kerkorian. Premier actionnaire individuel de GM avec 9,9% du capital, il fait pression depuis plusieurs mois sur la direction de GM pour imposer ses vues sur le redressement du groupe.

 09/07/2006 08:37:31 – © 2006 AFP