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[10/07/2006 10:32:58] PARIS (AFP) La production industrielle française a rebondi en mai en progressant de 2% après avoir reculé de 1,4% le mois précédent, la production augmentant dans quasiment tous les secteurs, dont notamment l’automobile (+5,4%). Pour la seule production manufacturière (calculée hors énergie et industries agricoles et alimentaires), la hausse s’élève à 2,5% en mai après une baisse de 0,9% en avril. Le ministre délégué à l’Industrie François Loos a jugé que les chiffres de mai constituaient “une très bonne nouvelle” et un “résultat meilleur qu’attendu”. “Nous avons atteint le plus haut niveau de production industrielle depuis 2000. L’automobile a rebondi très fortement après trois mois de bas niveau”, a-t-il ajouté lundi lors d’une conférence de presse. Les économistes relèvent la hausse de la production de l’industrie en mai, mais s’interrogent sur les suites de ce rebond. Pour Nicolas Bouzou, de l’institut d’études Xerfi, la reprise industrielle “est arrivée tardivement, mais elle est bien là ”. “L’industrie française tire enfin bénéfice du cycle de demande mondiale dans les biens d’équipement et, plus particulièrement, de la montée en puissance de l’économie allemande”, selon cet économiste. “Le dynamisme de certains secteurs dans lesquels officient de très grands donneurs d’ordre” comme l’aéronautique “se transmet de plus aux partenaires et sous-traitants”, estime-t-il, en citant les équipements et les composants électriques et électroniques. De son côté, Marc Touati, de Natexis Banques Populaires, insiste sur la forte progression du secteur automobile, mais juge que ce résultat “doit avant tout être analysé comme une correction de la faiblesse passée qui n’enlève rien à la fragilité de l’activité dans (ce) secteur”. “Ce jugement vaut également pour l’ensemble de l’industrie”, poursuit Marc Touati. Il estime que “les fondamentaux” de l’industrie française “apparaissent délicats” pour les prochains mois, en mentionnant l’appréciation de l’euro, la remontée des taux d’intérêt, les prix du pétrole et le risque d’un ralentissement de la consommation. “Cette année encore, la France ne gagnera donc pas la coupe du monde de la croissance. Pis, elle restera très loin de la finale”, insiste Marc Touati. “La reprise est bien réelle, mais elle est encore trop fragile pour immuniser l’économie française contre les effets d’un courant d’air”, nuance Nicolas Bouzou. Les biens de consommation sont en hausse (+1,8%), de même que les biens d’équipement (+2,6%) et les biens intermédiaires (+2%). Dans le secteur des biens de consommation, l’habillement/cuir s’est distingué (+3,7%), tandis que parmi les biens d’équipement, la production s’est notamment accrue dans les bateaux, avions, trains et motos (+4,3%). Les industries agricoles et alimentaires ont vu leur production augmenter de 1,4% tandis que l’énergie a baissé de 0,2%. |
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