[10/07/2006 14:02:59] LONDRES (AFP) Trois banquiers britanniques de la NatWest accusés de fraude dans le cadre du scandale Enron seront extradés jeudi vers Houston (Etats-Unis), a annoncé leur avocat lundi. David Bermingham, Gary Mulgrew et Giles Darby sont soupçonnés par les autorités américaines d’avoir joué un rôle dans la vente à Enron de la part détenue par la banque britannique NatWest dans une société basée aux îles Caïman, et ce pour un prix largement sous-évalué. Cette fraude, d’un montant évalué à 19 millions de dollars, a été l’une des ramifications de l’écroulement du courtier en énergie américain en 2001. Cette extradition, pour laquelle l’Attorney General Peter Goldsmith, le principal conseiller juridique du gouvernement britannique, a donné son feu vert définitif samedi, est à l’origine d’une vive polémique au Royaume-Uni. Ses opposants dénoncent le fait que les trois banquiers puissent être extradés alors qu’aucune charge n’a été retenue contre eux au Royaume-Uni, ce à la faveur d’une loi de 2003 qui n’exige aucune preuve des Etats-Unis pour autoriser l’extradition. Lundi, le porte-parole de M. Blair a cependant rejeté l’idée que cette loi offre un traitement préférentiel aux Etats-Unis, faisant valoir que les critères en matière d’extradition étaient les mêmes pour 49 autres pays. Mais il a néanmoins regretté que le traité, qui a élargi le champ des délits passibles d’extradition, n’ait pas été ratifié par les Etats-Unis, et affirmé que le sujet serait probablement évoqué par la ministre des Affaires étrangères, Margaret Beckett, qui se trouvait lundi à Washington. La semaine dernière, le Premier ministre Tony Blair avait exprimé l’espoir que les trois banquiers puissent bénéficier d’une libération conditionnelle durant les préparatifs de leur procès. Ils doivent cependant verser pour cette liberté conditionnelle un million de dollars. Dimanche, Richard Lambert, le directeur général de la principale organisation patronale britannique, la CBI, a affirmé que le monde des affaires était “très en colère et très inquiet” face à cette extradition. Un petit groupe d’hommes d’affaires avait d’ailleurs manifesté en juin jusqu’au ministère de l’Intérieur à Londres pour protester. Les sept chefs d’inculpation retenus aux Etats-Unis contre les banquiers peuvent leur valoir un total de 35 ans de prison, largement réduit s’ils plaident coupables. |
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