Italie : le plan de réduction du déficit bien accueilli à l’Eurogroupe

 
 
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Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker (d) et le ministre italien des Finances Tommaso Padoa Schioppa, le 6 juin 2006 au Luxembourg (Photo : Gérard Cerles)

[10/07/2006 22:07:06] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro ont réservé un accueil favorable lundi soir au plan élaboré par le nouveau gouvernement italien pour ramener le déficit public de Rome à 3% de PIB en 2007, conformément aux engagements européens de Rome.

“Nous avons exprimé notre satisfaction de voir que le gouvernement italien respecte les engagements pris il y a quelques mois. Nous y reviendrons en septembre et nous demandons à l’Italie de tout faire pour que ces engagements soient effectivement traduits dans les faits”, a affirmé le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, à la fin du dîner mensuel des ministres.

Le ministre italien Tommaso Padoa-Schioppa a expliqué à ses homologues comment Rome entend ramener son déficit sous les 3% du PIB en 2007, contre 4% cette année, conformément aux règles du pacte de stabilité.

M. Padoa-Schioppa avait annoncé vendredi que le budget 2007 comprendrait des mesures d’économies budgétaires et des recettes supplémentaires représentant 3% du PIB, soit 35 milliards d’euros, dont les deux tiers iront à la réduction du déficit.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, a jugé que ce “plan contenait de bons objectifs”. “Il faut maintenant traduire ces intentions dans le projet de budget pour 2007”, a-t-il ajouté.

Les syndicats italiens et les partis communistes membres de la coalition gouvernementale dirigée par Romano Prodi ont immédiatement fait part de leur refus de voter au Parlement des mesures d’assainissement “faites sur le dos des plus faibles, des salariés et des retraités”.

Outre l’Italie, les grands argentiers se pencheront lundi soir sur le cas du Portugal, dont le déficit a atteint 6% du PIB l’an dernier. Ils ont jugé suffisantes les mesures correctrices mises en oeuvre par Lisbonne pour le ramener dans les clous comme prévu en 2008.

Cinq pays de la zone euro (Italie, Allemagne, France, Portugal, Grèce) sont actuellement sous le coup d’une procédure de déficit excessif, déclenchée quand un Etat dépasse le plafond de 3% autorisé par le pacte pour le déficit public.

Mais le commissaire Almunia a déploré que “les autres membres de la zone euro ne fassent pas plus d’efforts pour réduire leurs déficits alors que la situation économique s’améliore”.

“Nous avons appelé tous les membres de la zone euro à tirer profit de la bonne conjoncture et à abaisser les niveaux de déficit”, a renchéri M. Juncker.

Ceci d’autant plus que la Commission pense réviser à la hausse en septembre ses prévisions de croissance dans la zone euro pour 2006, qui étaient de 2,1% en mai.

“Si les indicateurs continuent comme ils sont aujourd’hui, nos prochaines prévisions de septembre pourraient améliorer les chiffres de mai”, a affirmé M. Almunia.

“Il y a des risques liés aux prix pétroliers, à la volatilité des marchés financiers et aux déséquilibres globaux. Mais notre vision est désormais plus optimiste qu’il y a deux mois”, a-t-il ajouté.

Les ministres des Finances se retrouveront mardi, cette fois-ci à 25, et entérineront l’élargissement de la zone euro à la Slovénie, qui en deviendra le 13e membre le 1er janvier 2007, avec un taux de conversion définitif de 239,640 tolars slovènes pour un euro.

 10/07/2006 22:07:06 – © 2006 AFP