ETISALAT à l’assaut des télécoms d’Afrique du nord
Après
son échec sur le dossier de la privatisation de Tunisie Telecom où il
s’était classé à l’avant dernière place (5ème) juste derrière France Telecom
et avant MTN (Afrique du Sud) avec une offre de 1,9 milliard de dinars (une
cession qui a finalement atterrie chez Tecom DIG (Groupe Dubai Holding) avec
une mise finale de 3,05 milliards de dinars), le groupe Emirati vient de
rebondir en Egypte où il vient de remporter l’appel d’offre pour la mise en
place d’un 3ème réseau de téléphonie mobile.
Les groupes Emiratis semblent ainsi décidés à investir les télécoms
d’Afrique du nord en y mettant le prix, car après la Tunisie, c’est autour
de l’Egypte de bénéficier de cette tendance au renchérissement des offres
(l’offre retenue représente près de 8 fois le prix minimum fixé par les
autorités égyptiennes), en attendant le dossier d’Algérie Telecom qui, même
s’il est encore au stade des préliminaires, la bousculade aux portes est
déjà grande. Plusieurs dizaines de candidats sont annoncés et on estime les
revenus de cette ouverture partielle à 6 milliards de dollars. Parmi les
candidats, on retrouve justement le groupe Etisalat qui a pour objectif de
«devenir une première force de changement dans le secteur des télécoms dans
la région», selon les déclarations de M. Mohammad Hassan Omran, directeur d’Etisalat.
En Egypte le consortium réunissant Etisalat à la poste égyptienne, à la
Banque nationale et à la Banque commerciale internationale a remporté cette
3ème licence de téléphonie mobile en payant 2,9 milliards de dollars.
Etisalat détenant 70% des parts du consortium contre 30% pour ses
partenaires égyptiens. Ce consortium était en concurrence sur ce dossier
avec neuf candidats, dont Telecom Italia, les sociétés koweïtienne MTC,
turque Turkcell, sud-africaine MTN et russe MTS, toutes ces sociétés se sont
constituées en consortiums avec des partenaires égyptiens.
Avec une population de 74 millions d’habitants, la téléphonie mobile est en
pleine expansion avec actuellement 15 millions d’abonnés pour 2 réseaux (Vodafone
et Mobinil – groupe Orascom Telecom), soit seulement 20% de taux de
pénétration contre des taux supérieurs à 50% en Tunisie, Afrique du Sud et
l’Algérie.
Selon Amr Badaoui, un responsable au ministère des Communications, le nombre
d’abonnés devrait passé au cours des 4-5 prochaines années à 35 millions
d’abonnés (près de 50% de la population), avec une part de marché pour le
consortium dirigé par Etisalat de 20 à 25%.
Etisalat est, également, présente en Afghanistan, en Arabie Saoudite, dans
les capitaux d’opérateurs africains et vient de racheter la plus grande
compagnie de télécommunications du Pakistan, pour 2,6 milliards USD.
Créée en 1976, Etisalat est un important opérateur des télécoms (fixe,
mobile et Internet) des Emirats Arabes Unis. En termes de capital, le groupe
ETISALAT fait partie des 140 plus grandes entreprises du monde et se classe
6ème au Moyen-Orient selon la revue The Meadle East.
Le taux de pénétration de la téléphonie mobile aux EAU est l’un des plus
élevés au monde avec plus de 100%.