Tunisie-Afrique du Sud : Les liaisons fructueuses

 
 


busi1.jpgL’infrastructure d’une coopération économique tuniso-sud-africaine,
souhaitée des deux côtés, est en train de se mettre en place. A l’initiative
tant des deux gouvernements que des opérateurs privés des deux pays.

A priori, la Tunisie et l’Afrique du Sud sont séparées par un «mur»
difficilement surmontable : la géographie. Pourtant, malgré les quelques
milliers de km les séparant, les deux pays sont en train de se rapprocher
sur le plan économique.

Depuis quatre ans, il ne se passe pas une année sans qu’il y ait l’échange
d’au moins une visite entre hommes d’affaires des deux pays. Le mois de juin
2006 a même été particulièrement fructueux sur ce plan : alors qu’une
trentaine de businessmen et de responsables sud-africains ont pris part au
Salon International des Services ‘’SISE2006’’, une délégation d’hommes
d’affaires tunisiens a accompagné M. Slaheddine Makhlouf, secrétaire d’Etat
auprès du ministre du Commerce, chargé de l’Artisanat, dans une visite en
Afrique du Sud au cours de laquelle a notamment été signé un mémorandum
portant création d’un Conseil d’affaires tuniso-sud-africain.

Si le business peut, parfois, aider à jeter des ponts d’un point de vue
politique entre les pays, ou créer les conditions propices à l’amélioration
de relations tendues, il arrive aussi que le politique mette en place un
environnement propice au développement des relations économiques
bilatérales. L’évolution des relations tuniso-sud-africaines procède de ce
deuxième scénario.

Entre Tunis et Pretoria, le processus politique se déroule rapidement et
commence avec l’établissement de relations diplomatiques et l’ouverture de
deux ambassades en 1994, et une visite en Tunisie du président Nelson
Mandela, à l’occasion du sommet de l’OUA, suivie de deux autres en 1997 et
en 1999. Dans l’intervalle, le président Ben Ali effectue le 6 avril 1995
une visite d’Etat en Afrique du Sud.

Parallèlement, le cadre juridique des relations commerciales et économiques
se met en place (accord commercial de type N.P.F (Nation la Plus favorisée)
en 1999 modifié par un accord additionnel en 2001, accord de transport
maritime et aérien, accord de non-double imposition et accord de promotion
et de protection des investissements). Et à partir de 2002 s’enclenche le
ballet des visites d’hommes d’affaires tunisiens et
sud-africains dans les deux pays.

Les échanges, très modestes au début, commencent à croître. De 9,4 millions
de dinars tunisiens en 2001, les exportations tunisiennes (fluorure
d’aluminium, produits alimentaires -dattes, couscous, pâtisseries, huile
d’olive-, couches de bébé, tapis, habillement et appareils, ancres,
conducteurs électriques, appareils de respiration) passent à 31 MDT en 2004.

Les importations (diamants industriels et non industriels, minerai de
titane, acier, métal laminé papier, fibres acryliques, vaccins, alcool
éthylique, coton hydrophile, pompes, pièces détachées pour automobiles,
produits tannants, etc.) passent dans le même temps de 6,1 à 29 millions de
dinars.

Et maintenant que les hommes d’affaires des deux pays ont formalisé leurs
relations avec la création du Conseil d’affaires afin de «fournir un forum
régulier et reconnu pour la discussion et la promotion des activités
économiques entre les entreprises des deux pays», tout devrait aller plus
rapidement, et pas seulement au niveau des échanges commerciaux bilatéraux.
Car les deux pays comptent aussi s’aider mutuellement dans le développement
de leurs commerces et même éventuellement investir ensemble, en Afrique
australe, pour la Tunisie ; au Maghreb, en Afrique de l’Ouest (francophone)
et en Europe pour l’Afrique du Sud.