[12/07/2006 09:52:41] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a appelé mercredi la zone euro, qui manque encore d’une voix “cohérente”, à jouer un rôle “prépondérant” sur la scène mondiale. “L’importance croissante de l’euro en tant que monnaie mondiale et les défis posés notamment par les déséquilibres globaux”, largement alimentés par le déficit courant américain, “soulignent combien il est nécessaire que la zone euro joue un rôle prépondérant sur la scène mondiale”, constate Bruxelles dans son premier rapport annuel sur la zone euro. Dans un communiqué présentant le rapport, Bruxelles souligne aussi que l’euro “manque d’une voix cohérente sur la scène internationale”. L’exécutif européen reconnaît que la nomination en 2004 d’un président de l’Eurogroupe, qui réunit les pays de zone euro, a “apporté une plus grande stabilité à la représentation extérieure de la zone”. Mais “le manque de positions communes des autorités de la zone euro et le manque d’engagements fermes de la part des Etats membres sur des questions présentant une importance stratégique commune”, empêche l’Europe “d’occuper une place prépondérante sur la scène économique mondiale”. Pour y remédier, la Commission se dit prête à “collaborer pour une meilleure coordination de la représentation extérieure de l’UE au sein d’institutions financières”. Les tensions ne sont notamment pas rares entre le chef de l’Eurogroupe, le Premier ministre et ministre des Finances luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et la Banque centrale européenne (BCE), qui défend farouchement son indépendance et est piquée au vif à chaque critique sur sa politique de taux. Fin juin, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a encore adressé une fin de non recevoir aux suggestions de l’Eurogroupe pour plus de coopération en matière de politique monétaire et économique. A elle seule, la zone euro représente un sixième du PIB mondial et un cinquième du commerce international. L’euro assume quant à lui une part croissante dans le marché de la dette mondiale (31,5% libellé en euros contre 44% en dollars à mi-2005), rappelle la Commission. Et même si la zone “affiche un compte des opérations courantes relativement équilibré, elle ne serait pas à l’abri des effets” d’une “correction désordonnée des déséquilibres” économiques mondiaux. En 2005, le déficit courant américain a représenté 1,5% du PIB mondial. Il a largement été financé par des capitaux du Japon, de Chine, d’autres pays d’Asie de l’Est ou du Moyen Orient. Mais si “les marchés semblent relativement optimistes face à cette situation”, celle-ci ne peut pas “durer indéfiniment compte tenu de son ampleur et de sa durée”, remarque Bruxelles. Sur le plan intérieur, la Commission a poussé une nouvelle fois mercredi les Etats membres à profiter de la croissance pour assainir leurs comptes, améliorer leurs équilibres budgétaires et rembourser les dettes publiques. “La croissance regagne son niveau potentiel mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers”, avertit la Commission. Elle milite encore aussi pour des réformes sur les marchés du travail, des produits et des capitaux, nécessaires selon elle à la croissance et l’emploi en Europe. Et appelle les 25 à bien appliquer la directive (loi européenne) de libéralisation des services dès qu’elle aura été définitivement adoptée. |
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