Mittal ne contrôle que 14% d’Arcelor à deux jours de la fin de son OPA

 
 
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Lakshmi Mittal, le PDG de Mittal Steel, à New delhi le 7 juillet 2006 (Photo : Raveendran )

[12/07/2006 16:49:36] PARIS (AFP) A deux jours de la fin de son offre d’achat sur Arcelor, le géant de l’acier Mittal Steel ne détenait que 14% des actions de son concurrent européen, ce qui n’entame pas sa confiance sur le succès de son OPA qui devrait être néanmoins prolongée.

Ce décompte a été effectué mardi soir à la clôture des Bourses européennes et publié mercredi par Mittal, dont l’OPA sur Arcelor court jusqu’à jeudi soir.

Malgré ce chiffre apparemment faible, Mittal s’est empressé dans un communiqué d’affirmer que cela ne constituait pas “une indication du résultat de l’opération”.

“Les gens apportent leurs titres au dernier moment”, s’est justifié un porte-parole. “On est assez serein sur le fait qu’on aura plus de 50% des titres Arcelor demain (jeudi) soir”, a-t-il dit à l’AFP. Le groupe s’est payé mercredi une pleine page de publicité dans plusieurs journaux pour encourager les actionnaires d’Arcelor à vendre leurs titres.

Les résultats sont attendus le 26 juillet. Mais en tout état de cause, cette OPA lancée en mai de manière hostile et devenue amicale fin juin, a “toutes les chances d’être rouverte pendant quelques jours” devrait être prolongée de plusieurs jours, a ajouté le porte-parole de Mittal.

D’après Mittal, cela permettrait aux actionnaires individuels qui ne l’auraient pas fait d’apporter leurs titres.

Pour réussir son opération, Mittal doit rafler plus de 50% des actions d’Arcelor.

Le 25 juin, après cinq mois de bataille acharnée, la direction d’Arcelor avait finalement accepté une proposition de mariage faite par Mittal, valorisant le sidérurgiste européen à 25,4 milliards d’euros.

Les actionnaires du géant européen de l’acier Arcelor avaient ensuite levé le 30 juin l’obstacle à la fusion de leur groupe avec Mittal en repoussant le projet concurrent de mariage avec le russe Severstal, soutenu au départ par la direction mais dont ils n’avaient jamais voulu.

Dans ces conditions, les analystes n’imaginent pas un échec de l’opération.

“Je ne vois pas comment l’offre de Mittal pourrait échouer, et quel actionnaire pourrait refuser une offre d’un tel niveau sachant qu’il n’y a pas d’offre concurrente”, déclare à l’AFP Julien Quistrebert, analyste chez Richelieu Finance.

Mittal Steel avait fini par relever fin juin sa proposition d’achat mixte en actions et en liquide à 40,40 euros par action Arcelor.

Dans le nouveau groupe Arcelor-Mittal, les actionnaires du sidérurgiste européen détiendront 50,6% du capital et ceux de Mittal 49,4%, dont 43% pour la famille de l’homme d’affaires indien.

Le conseil d’administration comportera 18 membres, 12 venus d’Arcelor et 6 désignés par Mittal.

“A mon sens l’issue de l’opération ne fait pas de doute. Le projet industriel de Mittal a maintenant été approuvé par le conseil d’Arcelor, la logique veut donc que cela se termine par l’apport des titres de l’ensemble des actionnaires”, ajoute M. Quistrebert.

C’est l’avis partagé par un analyste d’une grande banque française, pour qui “le pourcentage annoncé (de 14,11%) n’est pas du tout significatif (et) n’a rien d’inquiétant pour Mittal”.

“Les gens attendent généralement jusqu’au dernier moment pour apporter leurs titres afin de conserver une option, car on ne sait jamais ce qui peut se passer”, comme une éventuelle surenchère de dernière minute, spécule-t-il.

 12/07/2006 16:49:36 – © 2006 AFP