[12/07/2006 20:59:49] PARIS (AFP) La direction d’Eurotunnel a annoncé mercredi soir qu’elle réunira jeudi matin son conseil d’administration, quelle que soit l’issue des négociations toujours en cours pour tenter de trouver un accord sur la restructuration de la dette de 9 milliards d’euros. “Il y aura un conseil d’administration jeudi matin”, quelle que soit l’issue des négociations qui se poursuivaient encore mercredi soir, a indiqué un porte-parole d’Eurotunnel. “Il y aura une solution jeudi”, car “l’échéance c’est jeudi”, a-t-il affirmé. La direction de l’exploitant du tunnel sous la Manche a déjà déposé une demande de procédure de sauvegarde au tribunal de commerce de Paris, en cas d’échec des négociations mais pourra la suspendre si un accord devait intervenir, avait-on indiqué chez Eurotunnel mardi. Si les négociations demeuraient infructeuses, le PDG Jacques Gounon serait reçu par un juge du Tribunal de commerce de Paris pour examiner la demande de sauvegarde deposée par le groupe mardi matin. Selon des sources concordantes, ce rendez-vous serait prévu jeudi à 10 heures. “Le Tribunal de commerce pourra soit refuser cette procédure, soit l’accepter, soit demander un complément d’informations avant de se prononcer. Cela pourrait alors prendre quelques jours”, a expliqué une source proche du dossier. Mais direction et créanciers tentaient toujours mercredi soir de trouver un terrain d’entente pour éviter la procédure judiciaire. Eurotunnel “a fait des propositions finalisées dans un document d’une dizaine de pages qui a été remis à tous les participants en fin de matinée”, a expliqué un porte-parole du groupe, qui ajouté que les discussions avaient repris en début d’après-midi. Parmi les créanciers figurent des banques, comme l’américaine Goldman Sachs ou la française BNP Paribas, mais aussi des sociétés d’investissements comme Résurgence ou Eliott, qui détiennent des obligations du groupe. Inspiré du droit des faillites américain (“Chapter 11”), le plan de sauvegarde permet d’éviter le dépôt de bilan. Il concerne des entreprises connaissant des “difficultés qu’elles ne peuvent surmonter et de nature à les conduire en cessation de paiement”. Il s’agit d’éviter, à terme, la liquidation judiciaire.
Un juge est désigné pour tenter de mettre d’accord les parties. Pendant ce temps, les dettes –qu’Eurotunnel doit théoriquement commencer à rembourser début 2007– sont gelées. Enfin, même si créanciers et direction parvenaient à se mettre d’accord, reste encore une embûche de taille: la position des actionnaires. Convoqués en assemblée générale le 27 juillet, ils seront appelés à se prononcer sur le plan de refinancement si celui-ci est adopté. L’association d’actionnaires Adacte réclame de son côté la désignation d’un expert pour examiner la dette ainsi que l’ajournement de l’assemblée générale du 27. L’Adacte revendique 1.200 membres, sur environ 800.000 actionnaires. Par ailleurs, l’association s’est démarquée de l’action en justice lancée en nom personnel par cinq de ses membres contre Eurotunnel “pour fausse information”. Quoi qu’il arrive à la société Eurotunnel, concessionnaire du tunnel sous la Manche, le tunnel lui-même ne sera pas fermé. Navettes et trains continueront de fonctionner, en vertu des dispositions prévues au lancement du projet il y a 20 ans. |
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