[13/07/2006 13:41:49] PARIS (AFP) Le patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn s’est montré enthousiaste jeudi vis-à-vis d’un scénario de rapprochement avec General Motors, numéro un mondial en grandes difficultés, un signal fort avant sa rencontre vendredi avec le PDG de GM, Rick Wagoner. Une alliance avec l’américain serait “une énorme opportunité”, a estimé le patron franco-brésilien dans un entretien au journal Le Monde daté de vendredi dans sa première réaction après le feu vert, donné la semaine dernière par les conseils d’administration des trois constructeurs, à l’ouverture de discussions préliminaires en vue d’un rapprochement. “Encore faut-il qu’on travaille avec GM pour voir ce que ça peut apporter, à quelle condition et avec quelle organisation”, a nuancé M. Ghosn. “Ou bien GM saisit cette opportunité et l’étudie sérieusement. (…) Ou bien on estime que cela ne vaut pas la peine, et on arrête les frais”, a-t-il assuré, excluant de fait une approche hostile. “Pour nous, s’allier avec GM n’est pas une obligation, c’est une formidable opportunité” a-t-il ajouté. L’idée initiale de ce rapprochement a été lancée il y a deux semaines par le milliardaire américain Kirk Kerkorian, premier actionnaire individuel de GM avec 9,9% du capital. MM. Ghosn et Wagoner doivent se voir vendredi à Detroit, siège de GM. Le PDG de Renault est apparu confiant jeudi sur l’aboutissement de la démarche. “Si nous menons ce projet dans le même esprit que celui avec lequel nous avons travaillé avec Nissan, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas” a-t-il affirmé.
GM est resté, de son côté, prudent jusqu’à présent, se cachant derrière sa priorité d’avancer dans son plan de restructuration, qui prévoit la suppression de 30.000 emplois et la fermeture d’une douzaine d’usines. GM a perdu 10,6 milliards de dollars l’an dernier mais a réussi à sortir du rouge au 1er trimestre 2006 Si les contours de l’alliance entre Renault-Nissan et GM –achat groupé de composants, mise en commun de la production, participations croisées…– ne sont pas encore connus, le patron de Renault a appelé de ses voeux une entrée de son groupe dans le capital de GM. “Le zéro participation, je n’y crois pas, parce que si un accord apparaît informel, il ne dure pas. La participation financière est une sorte d’obligation” a-t-il martelé. Selon les analystes, Renault-Nissan pourrait entrer à hauteur de 20% dans le capital de GM. “C’est une étape supplémentaire dans la volonté d’engagement de M. Ghosn qui a dégoupillé la grenade des fusions-acquisitions. Il sera extrêmement intéressant d’observer l’attitude de Volkswagen et de Toyota après la rencontre de demain”, a réagi Philippe Noël, délégué syndical central CGT de Renault. Il n’est cependant pas question pour M. Ghosn d’hypothéquer la relance de son propre groupe dont les ventes sont en peine sur un marché automobile morose: “quelle que soit l’évolution des discussions avec GM, la priorité absolue pour Renault comme pour Nissan est d’atteindre les objectifs qui leur ont été fixés”, a-t-il assuré. Carlos Ghosn a présenté en grande pompe début février un plan ambitieux baptisé “Renault Contrat 2009”, destiné à relancer la marque au losange. M. Ghosn a enfin tenté de rassurer les Américains sur ce projet d’alliance. “Je ne pense pas qu’une alliance qui nie l’identité de GM et le fait que cette entreprise soit une icône américaine puisse réussir” a-t-il dit. A 15H00, l’action Renault perdait 1,92% à 81,55 euros, dans un marché en baisse de 1,83%. |
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